Header Critique : NO MORE SOULS : ONE LAST SLICE OF SENSATION

Critique du film
NO MORE SOULS 2004

ONE LAST SLICE OF SENSATION 

Le monde a connu une apocalypse nucléaire, l'humanité a disparu et notre Terre est dévastée. Pinhead, Prince des ténèbres et tortionnaire des âmes s'en trouve désemparé, supplicié par son immortalité et son incapacité à exercer ce à quoi il est voué. Le célèbre Cénobite dresse donc le bilan de sa situation et, gagné par la lassitude, rejette l'idée d'attendre que l'humanité renaisse. Il décide donc de faire lui-même usage de la boite de LeMarchand afin de connaître une dernière sensation extrême...

Présent dans la saga HELLRAISER depuis le troisième opus au titre de maquilleur et concepteur des cénobites, Gary J. Tunnicliffe décide de passer à la vitesse supérieure en 2004, suite au tournage de HELLRAISER : HELLWORLD. Notre homme s'atèle donc à l'écriture et développe un projet qui se matérialisera sous la forme d'un court métrage de six minutes, dont deux de générique.

Muni d'un budget rachitique de 2400 dollars, dont la moitié sera bouffée par la location d'une caméra Haute Définition, Tunnicliffe doit faire appel au système D et au copinage. Le maquilleur Mike J. Regan incarnera ainsi le célèbre Cénobite «Chatterer», le monstre aux babines retroussées qui claque des dents ! Un rôle à vrai dire sur mesure puisqu'il lui avait déjà donné vie dans HELLRAISER : DEADER. Regan était également, dans la saga qui nous intéresse, le magnifique «Torso» de HELLRAISER : INFERNO et avait enfin tenu deux rôles de même envergure dans les sixième et huitième opus... Steven Lawrence, maquilleur et ami lui aussi, prêtera de son côté sa stature au tout aussi célèbre «Bound», le Cénobite aux yeux et à la bouche bandés.

Enfin Pinhead, personnage central du film, sera incarné par Gary J. Tunnicliffe lui-même, Doug Bradley n'ayant pas été sollicité bien qu'il soit remercié dans les crédits. Pour la première fois donc, la créature mythique prendra des traits différents, et ce pour un résultat figé mais visuellement soigné. Pinhead est ici vieillissant, sa mâchoire est plus dure et la cataracte lui ronge les yeux. L'alternative est intéressante même s'il est vrai qu'elle «choquera» l'amoureux de la saga. Cette mise en image va par ailleurs à l'encontre du monstre tel que décrit dans la nouvelle de Clive Barker. En effet, l'auteur lui prêtait à l'époque une voix et des traits pratiquement féminins, et lors de sa première apparition, Frank le percevait comme une créature asexuée, androgyne...

Des libertés, Gary J. Tunnicliffe en prend d'autres avec NO MORE SOULS. Tout d'abord parce qu'en développant sa vision du futur, il nie celui que nous avions pu découvrir dans HELLRAISER : BLOODLINE. Il propose ensuite une vision de l'univers Cénobite très voisine de l'Enfer tel qu'imaginé par les religions judéo-chrétiennes. A savoir que celui-ci se situe aux tréfonds de la terre et tranche donc complètement avec l'étrange labyrinthe de HELLRAISER II : LES ECORCHES. En faisant cela, Tunnicliffe rattache par conséquent davantage son film aux quatre directs-to-video qu'aux quatre premiers films et, bien qu'il le salue dans le générique, oublie quelque peu le travail fascinant de Clive Barker. Dommage.

Mais au-delà de ce que certains pourront appeler des points de détail, force est de reconnaître que ce court dispose d'une idée de base intéressante et que sa réalisation est plutôt correcte. L'éclairage et la photographie pêchent un peu et révèlent le manque d'argent mais la présence de trois cénobites «phares», dont deux complètement recyclés des longs métrages précédents, fait bien évidemment son effet. On notera également la présence de sympathiques corps décomposés en début de métrage et d'une image plutôt jolie, mettant en scène le Pilier des Âmes. Pour un court-métrage tourné en un week-end seulement, ce n'est pas si mal mais cela ne suffit malheureusement pas à nous donner espoir en HELLRAISER REVELATIONS, le neuvième long métrage mis en boite sans le sou, et pour lequel Tunnicliffe s'est remis à l'écriture…

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
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