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Critique du film et du DVD Zone 2
MEGAPIRANHA 2010

 

Un ambassadeur américain disparaît dans de mystérieuses circonstances, alors qu'il se trouvait au Venezuela. L'agent spécial Jason Fitch est dépêché sur les lieux pour en apprendre davantage : S'agissait-il d'un acte terroriste ? D'un affront direct au gouvernement américain ? Que nenni. Fitch se rendra vite compte que l'ambassadeur nourri aux chips et aux grosses pépées s'est en réalité fait boulotter par des piranhas mutants particulièrement affamés. Mais pire que cela, lesdits poissons ont la particularité de doubler de taille toutes les trente-six heures ce qui, en plus d'être particulièrement pointu, implique rapidement des mensurations défiant la logique. Muni de son gros flingue et d'une paire de... grenades, Fitch s'en va-t-en guerre et entreprend d'aller botter le cul des poissons géants !

Spécialisée depuis quelques années dans la production de métrages fauchés tentant d'usurper les blockbusters du moment, la société The Asylum a tout de même du génie. C'est indiscutable. Si cette étincelle n'est que rarement présente chez les réalisateurs, acteurs ou spécialistes des effets spéciaux de la firme, elle brille en revanche à n'en pas douter dans l'œil des scénaristes et commerciaux ! Il semble ainsi acquis que chez The Asylum, les concepts, les visuels et les bandes-annonces sont généralement bien plus excitants que les films eux-mêmes. Bien évidemment, il arrive qu'un film sorte du lot et fonctionne, comme ce fut le cas du sympathique I AM OMEGA avec Mark Dacascos. Mais le plus souvent, le spectateur engageant son disque dans le lecteur court à la grosse désillusion. Dans le cadre des productions «animalières», nous avons par exemple versé nombre de larmes et jeté quelques télécommandes suite aux visionnages de SNAKES ON A TRAIN ou KING OF THE LOST WORLD.

Plus dramatique encore, MEGA SHARK VS GIANT OCTOPUS s'était avéré bien mou et fade malgré un postulat de départ ahurissant et ô combien prometteur. Bien que ces constats aient une triste tendance à se répéter, les premières bandes-annonces de MEGA PIRANHA ont su stimuler l'équipe de DeVilDead. Au point que nous sommes allés jusqu'à consacrer plusieurs news à ce métrage qui s'annonçait quand même sacrément barré ! Et bien nous en a pris en réalité car ce nouveau film, à défaut d'être réellement bon, répond plus ou moins aux attentes engendrées par le Trailer. Celui-ci nous vendait une belle tranche de déconnade peuplée de gloutons numériques disproportionnés ? C'est ce que nous avons, sur presque quatre-vingt-dix minutes de temps…

La présence au générique d'Eric Forsberg n'est pourtant pas des plus rassurantes. Car en tant que scénariste, le bonhomme est tout de même associé à SNAKES ON A TRAIN et WAR OF WORLD 2 : THE NEXT WAVE. Deux pelloches peu glorieuses et surtout franchement pénibles. Au poste de réalisateur, on doit notamment à Forsberg le bien triste SEX POT, comédie adolescente affligeante surfant sur la vague des «Teens movies» à la AMERICAN PIE... Autant dire que mis entre les mains d'un tel homme, MEGA PIRANHA sentait la marée basse avant même sa mise en boite ! Reste que, sans doute conscient de son propre potentiel, le réalisateur / scénariste décide de jouer son va-tout et tente d'y aller à fond, dans un esprit «ça passe ou ça casse» dont nous saluerons l'incroyable audace. Le résultat ne sera certainement pas du goût de tous mais accordons tout d'abord à MEGA PIRANHA un rythme plutôt soutenu, ne laissant guère au spectateur le temps de souffler entre deux folies.

Les dialogues sont pour la plupart sidérants d'ânerie, de même que les situations, pour le moins improbables. Reste que tous se prêtent au jeu, tant du côté des effets spéciaux que de celui des acteurs. En tête de proue, l'acteur Paul Logan (L'ILE DES KOMODOS GEANTS) qui bande ses muscles, crispe sa mâchoire et fronce les sourcils jusqu'à en cacher ses yeux. Taillé pour l'aventure, l'homme fait la gueule et semble ne s'étonner de rien, même lorsqu'il se voit contraint de repousser des poissons à grands coups de pieds dans la gueule ! Il faut par ailleurs voir notre GI-Joe débarquer chez le gouverneur local puis chez les scientifiques, exhibant fièrement le piranha dodu qu'il vient de latter au couteau. Un très grand moment de vente à la criée au son de «Il est pas beau mon gros poisson !?».

Des moments comme celui-ci, MEGA PIRANHA ne se contente pas de les distiller, il les balance à la pelle et sans complexe. La taille des monstres et leur faculté à bondir hors de l'eau n'y sont pas étrangères. Les possibilités offertes sont sans limite et le film en exploite un bon nombre. Les poissons carnivores s'attaquent ainsi à des sous-marins, des hélicoptères, des navires de guerre, un port et même quelques bâtiments ! La naïveté des effets numériques bon marché ne fait qu'apporter à la surenchère, de même que les bruitages souvent décalés.

Vous l'aurez compris, MEGA PIRANAHA n'est pas un spectacle sérieux. Mais à dire vrai, qui s'attendait à découvrir le nouveau LES DENTS DE LA MER en engageant son disque ? Partant de ce postulat, le film d'Eric Forsberg ne s'appréciera qu'au second degré et en toute connaissance de cause. Force est de constater que dans ce registre bien particulier, il remplit son contrat et s'avère aussi distrayant qu'amusant... Rappelons cependant aux bacheliers qui tomberaient sur le film qu'une croissance de 100% toute les trente-six heures n'a rien d'exponentielle, contrairement à ce que prétendent les scientifiques (et la jaquette) de cette petite perle made in The Asylum !

Avec MEGA PIRANAHA, The Asylum s'immisçait discrètement dans la brèche médiatique ouverte par le PIRANHA 3D d'Alexandre Aja. L'éditeur Français Emylia l'a bien compris et ajoute sa pierre à l'édifice en nous gratifiant d'une jaquette drôle et parfaitement dans le ton. Ainsi, en plus de reprendre le magnifique visuel d'origine, la fine équipe ajoute la mention «Version longue», alors qu'aucune version «courte» n'existe, et un intitulé «Animation graphique en 3D» qui fera sourire... Gageons que l'éditeur poursuivra sur sa lancée en achetant les droits de MEGA SHARK VS CROCOSAURUS ou SHARKTOPUS et en y apposant les mentions «Director's cut», «La version qui n'a pu être montrée en salles» ou «Le film culte tel que vous ne l'avez jamais vu» !

En terme de contenu, nous aurons droit à un joli menu animé nous donnant le choix entre le film, les langues, le chapitrage mais aussi quelques suppléments. En plus de deux bandes-annonces de l'éditeur (au lancement), nous pourrons donc profiter d'un making-of d'une dizaine de minutes, malheureusement non sous-titré et surtout très promotionnel. Nous aurons également accès à un bêtisier qui possède la particularité d'être moins drôle que le film ! Enfin, nous aurons droit au sympathique court-métrage français GAME OF THE DEAD de Nicolas Hugon, dont nous vous avons parlé en de nombreuses occasions. Notons également la présence de fonds d'écran et de stickers à imprimer en section DVD-Rom du disque...

Sur le plan de l'image, la copie de MEGA PIRANAHA est très correcte. Le format 1.85 d'origine est plus ou moins respecté et la définition est plutôt bonne. Nous ne noterons pas de défaut de pellicule et la compression, si elle est présente en quelques instants, sait se faire discrète. Au chapitre des options sonores, nous aurons droit tout d'abord à un doublage français en stéréo. Celui-ci s'avère également convenable et si la présence de deux canaux seulement pourrait faire tiquer, il n'en est en réalité rien. En effet, les pistes originales en Dolby Digital 5.1 et DTS 5.1 n'exploitent que peu, voire pas, le potentiel des différentes enceintes. L'action est portée sur les frontales et le gain, d'une piste à l'autre, n'est pas probant. Nous avons donc là trois pistes claires, mais sans esbroufe. Nous noterons quand même que les dialogues sont en retrait par rapport aux effets et que le sous-titrage, s'il est plutôt bon, gère mal les caractères spéciaux (type «œ » par exemple).

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
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L'édition vidéo
MEGAPIRANHA DVD Zone 2 (France)
Editeur
Emylia
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h29
Image
1.78 (16/9)
Audio
English DTS 5.1
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Bêtisier
    • Making-of
    • Bandes annonces de l’éditeur
    • Court-métrage «Game of the dead»
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