Header Critique : ANTS (IT HAPPENED AT LAKEWOOD MANOR)

Critique du film et du DVD Zone 2
ANTS 1977

IT HAPPENED AT LAKEWOOD MANOR 

Le Lakewood Manor, un hôtel de prestige, est sur le point d'être racheté par un investisseur peu scrupuleux et désireux d'y construire un casino. Quelques travaux ont d'ores et déjà débuté non loin de la bâtisse mais en creusant, les pelleteuses ont perturbé le fonctionnement d'une fourmilière géante, peuplée de spécimens dangereusement toxiques. Les premières victimes humaines ne tardent pas à tomber et bien vite, les survivants se retrouvent cloîtrées au sein du manoir, contraints de faire face à un véritable assaut mené par les insectes.

Si la décennie post-seconde guerre mondiale mettait en lumière les risques occasionnés par le nucléaire, c'est davantage l'aspect revanchard de la nature qui sera le leitmotiv des années 70. Cet aspect «Flower power» du genre se caractérisera par l'arrivée d'animaux «communs» pour la plupart, agissant le plus souvent de manière collective à l'encontre de l'espèce humaine. Les films se parent alors de tag-lines ou de dialogues écologistes pointant du doigt la responsabilité / folie des hommes de manière régulière. Les industriels sont véreux, les politiques le sont plus encore et le profit financier compte alors davantage que l'équilibre de Dame Nature. Le film d'«animal tueur» s'inscrit donc dans la logique de son époque et met encore une fois l'accent sur les inquiétudes de son spectateur… La recette a déjà fait ses preuves et elle les fera sans surprise à nouveau. Ainsi, après une baisse de régime durant les années 60, les bestioles assassines reprendront indiscutablement du poil de la bête au cours de la décennie suivante. A tel point que la télévision va s'intéresser au phénomène et produire quelques pelloches dédiées à ces haineux animaux. LES FOURMIS, ou plutôt IT HAPPENED AT LAKEWOOD MANOR en version originale, est de ces films au postulat vaguement écolo produit pour le petit écran…

A l'origine du métrage nous trouverons le producteur Alan Landsburg qui financera non pas un, mais quatre métrages télévisuels du même genre. LES ABEILLES FEROCES sera le premier en 1976, suivi de très près par TARANTULAS CARGO DE LA MORT et LES FOURMIS en 77. L'année suivante verra enfin débouler TERREUR DANS LE CIEL, séquelle médiocre du film de 76. Outre ces productions animalières répondant toutes aux mêmes critères, nous noterons que «Alan Landsburg Productions» ne s'arrêtera pas là puisqu'elle sera également co-productrice de LES DENTS DE LA MER 3 ! Un juste retour des choses en réalité car si LES FOURMIS est bel et bien un produit de son époque, il est aussi et indiscutablement l'un des tristes rejetons du chef d'oeuvre de Steven Spielberg, LES DENTS DE LA MER. Mis en scène par Robert Scheerer, notre film de fourmis met par exemple en scène le fameux promoteur, celui qui cherche à profiter coûte que coûte, et ce au mépris de ses semblables. Plus subtile, LES FOURMIS reprend, tout comme TARANTULAS CARGO DE LA MORT, l'idée de mettre en scène l'attaque d'un enfant au bout d'un quart de métrage environ. Bien évidemment, le drame se déroule devant les yeux d'une mère brisée, hurlant jusqu'à rompre le cœur des spectateurs les plus fragiles. La séquence fonctionne du reste plutôt bien, ce qui s'avère notable si l'on considère la suite du film !

En effet, passé la première demi-heure, le métrage de Robert Scheerer commence déjà à montrer quelques limites. Car si un requin, une tarentule ou même une abeille peut susciter la crainte, difficile pour une fourmi de rivaliser dans ce domaine. A cela, le scénariste Guerdon Trueblood a une réponse toute trouvée puisqu'il nous la ressert dans chacun des métrage télévisuels précités : l'Afrique. Soumises à des pesticides toujours plus violents, nos fourmis ont donc développé un venin similaire à celui de leurs cousines africaines. Point. Voilà donc pour l'écologie, la revanche de la nature et la concrétisation d'une menace «tangible» ! Malgré cela, il convient de trouver quelques subterfuges et c'est pourquoi Robert Scheerer y adjoint une vieille dame en fauteuil roulant, un cuisinier cardiaque qui marche en tongs et une nana dormant les fesses à l'air. Quelques victimes potentielles auxquels les fourmis ne sauront bien évidemment pas résister… Le manoir est donc rapidement investi mais le maigre budget demeure un handicap de taille. La masse des insectes est représentée de manière assez souvent maladroite et les traînées de peinture noire laissées sur les murs ne font guère illusion.

Malgré donc de grosses lacunes scénaristiques, une mise en scène mollassonne et parfois même maladroite, on notera tout de même que LES FOURMIS est de ces petits films qui se regardent sans trop de déplaisir. Bien que «propres», les morts sont disséminées de manière régulière et, de temps à autres, une idée simple parvient à relancer quelque peu les enjeux. Citons à ce titre la séquence de l'hélicoptère et du brancard, ou encore celle de l'atterrissage qui aura pour effet de faire voler les fourmis ! Ces quelques «éclairs», couplés à un casting plutôt convaincant constitué de Robert Foxworth, Suzanne Somers (NOTRE BELLE FAMILLE) et Brian Dennehy (RAMBO, FX EFFETS DE CHOC, COCOON), permettent à LES FOURMIS de se ranger aux côtés de ces petites séries B sans prétention devant lesquelles on passera le temps sans trop d'ennui. Moins ridicule donc que L'EMPIRE DES FOURMIS GEANTES de 1977 mais aussi tellement plus convenu que PHASE IV de 74...

Déjà sorti aux Etats-Unis et en Espagne notamment, LES FOURMIS a récemment rejoint les linéaires français sous le titre ANTS. En re-titrant le film et en le dotant d'une jaquette dans l'ère du temps, l'éditeur DVision offre une seconde jeunesse à un produit que nous avons tous croisé une ou deux fois sur nos anciennes chaînes hertziennes. L'image nous est ici proposée au format 1.33 d'origine et ce via un encodage 4/3 de circonstances. La copie est plutôt propre et il est même surprenant qu'un tel métrage nous revienne aujourd'hui d'une telle manière. Les défauts de pellicule sont donc assez rares et les couleurs plutôt belles. L'encodage se fait par instants sentir mais rien de véritablement alarmant toutefois...

Sur le plan sonore, le constat s'avère en revanche moins glorieux puisque l'éditeur prend le parti de n'offrir que le seul doublage français. Celui-ci est de qualité et l'encodage sur deux canaux du mono d'origine se fait sans heurt. Le manque d'ampleur ne surprend guère et les dialogues restent parfaitement clairs sur toutes la durée du métrage... Au manque de piste originale il faudra cependant ajouter celui de la bande annonce ainsi que celui d'un chapitrage. En réalité, le menu s'avère si sobre (et laid !) qu'on en viendrait presque à se demander s'il était utile !

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
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L'édition vidéo
IT HAPPENED AT LAKEWOOD MANOR DVD Zone 2 (France)
Editeur
DVision
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h31
Image
1.33 (4/3)
Audio
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
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