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Critique du film et du DVD Zone 2
AUTUMN : FIN DU MONDE 2009

 

Un virus mortel décime la population. Les rares survivants se réfugient en petit groupe, ne sachant quoi faire alors qu'à l'extérieur s'entassent les cadavres. Quelques-uns d'entre eux décident de sortir de la ville et de se mettre à l'abri dans un lieu isolé…

Fasciné par la science-fiction apocalyptique, David Moody rêve de porter ses visions sur un écran. Mais même lorsque l'on est employé de banque, il n'est pas évident de financer un long métrage, particulièrement quand on n'a aucune expérience dans le domaine cinématographique. Cela mène donc David Moody a se reporter sur une activité où l'imagination n'est pas freinée par des contraintes budgétaires. Il se lance donc dans l'écriture. Son premier ouvrage sera distribué par un petit éditeur britannique et ne connaîtra pas vraiment le succès. De fait, pour son livre suivant, David Moody prend la décision de diffuser Autumn gratuitement sur internet. Un demi million de téléchargement plus tard et l'écriture de deux suites, un éditeur s'intéresse à Autumn et fait l'acquisition des livres de David Moody, ce qui mène à stopper la diffusion gratuite pour une distribution plus traditionnelle des ouvrages de l'auteur. Dans le même temps, le «cinéma» s'intéresse à lui puisqu'il réussit à vendre les droits d'adaptation de Hater, une autre série de livres, mais aussi de Autumn !

L'adaptation «cinématographique» de Autumn est prise en charge par Steven Rumbelow et sa maison de production Renegade Motion Pictures. Une petite structure dont les moyens sont loin d'être illimités. A vrai dire, l'apocalypse imaginée par David Moody va donc se faire dans le cadre d'une production au budget plutôt restreint. Cela se ressent pas mal au début du film où on nous montre à plusieurs reprises une seule et même rue encombrée de véhicules accidentés. Les protagonistes montant et descendant au moins à trois reprises cette vision post-apocalyptique ressemblant à une zone industrielle où un car scolaire est garé en travers d'une voie ferrée. Peu importe, le gros de l'action de AUTUMN se déroulera à l'intérieur avec des acteurs qui discutent assez longuement de leur situation précaire. Rien de bien neuf dans AUTUMN, on suit donc un groupe de survivant confronté à un virus qui éradique toute la population avant que les morts ne viennent à se remettre sur pied pour s'attaquer aux vivants. LA NUIT DES MORTS-VIVANTS ou ZOMBIE, ainsi que tous les métrages qui vont s'en inspirer depuis trente à quarante ans, vous avez déjà vu ce qui se déroulera dans AUTUMN. Seule «originalité», le film va prendre beaucoup plus de temps pour développer le cheminement des personnages qui vont essayer d'organiser leur survie. L'idée aurait pu être intéressante mais cela génère surtout des dialogues peu passionnants débités par des personnages déjà vus, à l'exception d'un clown plutôt bizarre, inquiétant mais pas méchant. L'histoire va aussi s'intéresser à l'évolution des morts qui marchent en leur donnant du temps pour passer de l'état de cadavres inertes à celui de menaces agressives. Du temps, toujours, pour meubler un film qui se traîne tout de même pas mal sans réinventer quoi que ce soit. Pire, la durée du métrage s'approche des deux heures, 110 minutes au compteur, sans que cela ne soit vraiment justifié. Une durée que l'on sent passer de manière redoutable.

AUTUMN arrive peut être un peu trop tardivement pour convaincre. Car ils sont nombreux ces dernières années à nous avoir décliné l'apocalypse à coups de morts-vivants, qu'ils soient ultra fauchés, tournés en DV, ou bien plus prestigieux. Néanmoins, il n'est pas difficile d'imaginer que si l'auteur du livre original est probablement sincère dans sa démarche, la production de AUTUMN est, quant à elle, très opportuniste. Pour s'assurer un tant soit peu d'assise, le film se paie un acteur «connu» en mettant en avant le Britannique Dexter Fletcher. Ce ne sera d'ailleurs pas le seul comédien a disposer d'un accent anglais et ce même si le tournage s'est déroulé au Canada. De plus, AUTUMN affiche en bonne place David Carradine à son générique. L'acteur américain n'a pourtant pas dû séjourner très longtemps sur le tournage de AUTUMN, surtout que durant les années précédant son décès, il va enchaîner les films fauchés à une vitesse supersonique. Son rôle, très court, n'a rien de mémorable comme la plupart de ses apparitions récentes sur les écrans. Autour de ces deux «vedettes», le reste de la distribution s'avère bien moins convaincant. Gênant car lorsque l'on décide de focaliser son intrigue sur un panel de personnages, il est préférable de se reposer sur de solides interprètes. Cela aurait aussi permis de camoufler, un peu, la misère budgétaire. Et celle-ci est assez flagrante ne serait-ce que dans l'emploi d'une caméra vidéo qui donne à AUTUMN un look particulièrement laid et sans le sou. Même dans le domaine du gore, un rayon dans lequel pas mal de productions essaient de rattraper avec générosité leurs défauts, AUTUMN se fait médiocre. Dans la plupart des cas, les zombies en pleine décomposition ont la tronches noircies avec une substance goudronneuse ce qui parfois frise un peu le ridicule.

Au cas où vous ne l'auriez pas encore compris, AUTUMN est un film de morts-vivants guère passionnant et qui a bien du mal à rivaliser dans un registre particulièrement encombré ces dernières années. Dommage car le concept aurait pu éventuellement avoir du potentiel ne serait ce que dans cette idée de placer l'apocalypse à l'automne ce qui ne sera, au final, que très maladroitement exploité en début de métrage pour finalement l'oublier complètement par la suite au profit d'une saison plus hivernale.

L'édition française de AUTUMN est, à notre connaissance, la toute première à avoir été diffusée. Le DVD dispose d'un transfert 16/9 assez grisâtre. Le tournage en vidéo laisse hélas d'autres traces peu reluisantes. On peut d'ailleurs se demander si les problèmes de compression assez visibles à plusieurs endroits sont à imputer au DVD ou bien au manque de soin apporté à la post-production du film. Deux pistes sonores viennent épauler une image pas jolie-jolie avec une version originale sous-titrée et un doublage français. Dans les deux cas, il s'agit de pistes en simple stéréo qui s'avèrent claires mais sans trop d'éclat. Enfin, l'éditeur ne semble pas trop se faire d'illusion puisque l'interactivité se réduit à trois options sur le seul menu du DVD. Trois options dont l'une est carrément redondante. En effet, le choix de la version sonore lance le métrage directement alors que «Film» en fait de même en prenant par défaut le doublage français. Il n'y aura rien d'autre à consommer après la vision du film, pas même des explications concernant l'amateurisme ambiant de nombreux passages de AUTUMN.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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L'édition vidéo
AUTUMN DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h50
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Stéréo
Francais Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Aucun
  • Supplements
      Aucun
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    Menu 1 : AUTUMN : FIN DU MONDE
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