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Critique du film
THE CHILDREN 2008

 

Deux sœurs se réunissent avec maris et enfants à l'occasion des fêtes de Noël. Tout semble en place pour un séjour familial relaxant, dans une belle maison de campagne. Pourtant, Paulie, le plus jeune des enfants, se montre étrangement anxieux et agressif...

A la base, THE CHILDREN est une histoire originale rédigée par le britannique Paul Andrew Williams, réalisateur du Film Noir LONDON TO BRIGHTON et du farfelu BIENVENUE AU COTTAGE. Cette histoire, un autre anglais se charge de l'arranger à son goût et de la mettre en scène. A savoir Tom Shankland, metteur en scène de WAZ, thriller psychologique sorti directement en DVD de notre côté de la Manche. Huis-clos, THE CHILDREN ne propose pas une distribution nombreuse. Mais la présence de certains comédiens le rattache au cinéma d'épouvante britannique contemporain, tels Rachel Shelley (LE PHARE DE L'ANGOISSE) ou Jeremy Sheffield (CREEP).

Par son sujet, THE CHILDREN reprend le thème relativement classique de la confrontation – violente - entre un groupe d'enfants et des adultes. Mis en place par des longs métrages du début des années 60, tel LES INNOCENTS et surtout LE VILLAGE DES DAMNES, ce genre a connu sa postérité au travers de grands et petits classiques comme LES REVOLTES DE L'AN 2000, DEMAIN, LES MOMES ou la production Troma ATTENTION, ENFANTS !

Sur les traces de ces titres, THE CHILDREN nous montre des enfants en bas âge contaminés par un virus (dont la nature restera floue) les rendant dangereux et agressifs. THE CHILDREN se démarque toutefois du tout-venant en s'axant sur les rapports entre enfants et parents. Il se déroule ainsi dans un espace isolé, réunissant uniquement des adultes et leur propre progéniture. Les petits ont aux yeux des adultes une double nature. Attendrissants, vulnérables, sollicitant affection et protection avec insistance, ils font aussi preuve d'une énergie débordante que leurs parents peinent à canaliser. Le besoin de se défouler, les crises de nerfs, les hurlements sont autant de manifestations sauvages d'une nature incontrôlable. Même le goût pour le jeu n'est pas anodin tant il n'est séparé de la cruauté et de la manipulation que par une très fine cloison. Cloison volant en éclats dans THE CHILDREN...

Le tempérament des enfants n'est pas le seul à être dépeint avec précision, Tom Shankland n'oublie pas de détailler les caractères des parents. L'apparence lisse et joyeuse de la réunion de famille prend un tour malaisé lorsque les écarts sociaux et personnels émergent dans les discussions et les attitudes.

Ces parents, portant un regard qu'ils croient lucides sur leurs enfants, leur font bénéficier d'une «présomption d'innocence» (dans tous les sens du terme) et sont incapables de réaliser le danger représentés par leurs chères têtes blondes. Il faut dire que ces enfants sont rusés et savent manipuler par le mensonge les adultes, les entraînant dans des des pièges mortels.

Malins dans leur malfaisance, les enfants mettent tout en œuvre pour séparer les adultes, les isoler les uns des autres au gré de stratagème à l'apparence innocente, mais basculant dans l'horreur lors de mises à mort et d'affrontements sanglants. Si la mise en scènes de confrontations physiques entre enfants et adultes peut tourner à la maladresse ou au ridicule, ce n'est guère le cas dans THE CHILDREN qui trouve immédiatement le ton et les situations justes pour nous convaincre du danger réel représenté par les gamins. Le dosage de la violence s'avère remarquablement pensé, sachant employer le gore de manière sèche et retenue, en vue de générer l'effet anxiogène maximum.

Cette partie purement horrifique ne détache pas THE CHILDREN de ses prestigieux prédécesseurs. Le souvenir de LA NUIT DES MORTS-VIVANTS revient non seulement au travers de sa situation de siège horrifique et désespéré, de l'intelligence de son regard cinématographique, mais aussi pour sa séquence-choc mythique confrontant une mère à sa fillette zombifiée ! Pour un jeune cinéaste comme Tom Shankland, il y a tout de même pire défaut que de susciter les souvenirs de Romero (et aussi du Cronenberg de RAGE ou CHROMOSOME 3). THE CHILDREN est-il un film très classique ? Peut-être... Est-ce un film efficace et réussi ? Certainement !

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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