Header Critique : KRAKEN : LE MONSTRE DES PROFONDEURS (KRAKEN : TENTACLES OF THE DEEP)

Critique du film et du DVD Zone 2
KRAKEN : LE MONSTRE DES PROFONDEURS 2006

KRAKEN : TENTACLES OF THE DEEP 

Alors qu'il n'était qu'un enfant, Ray Reiter a assisté à la mort de ses parents, tous deux emportés par un calmar géant. Bien évidemment traumatisé, le gamin est devenu un homme qui n'a eu de cesse de parcourir les rubriques faits-divers afin d'y retrouver la trace du Mesonychoteuthis assassin. Cette attente sera finalement récompensée trente ans plus tard, lorsqu'il apprend qu'un bateau de chercheurs a lui aussi été victime d'une créature tentaculaire. Sans plus attendre, Ray décide alors de faire ses valises et part se faire embaucher par l'équipage fraîchement endeuillé et adepte du bikini...

Si le calmar géant n'a jamais atteint une renommée cinématographique similaire à celle de son voisin le requin, il n'en est pas moins un animal plébiscité par les scénaristes de tous poils. Les nombreuses adaptations du 20.000 Lieues Sous Les Mers de Jules Verne sont bien évidemment à retenir mais l'amateur de chasse aux monstres préférera peut être se tourner vers les sympathiques TENTACULES ou LA BÊTE. Très friande de bestioles en tout genre, la société Nu Image a bien évidemment apportée sa pierre à l'édifice en 2000 et 2002 avec OCTOPUS et sa suite. Bien que ces tentatives n'eurent rien de spécialement déshonorantes, aucune d'elle ne semblait pour autant justifier la mise en chantier d'un nouveau projet. Reste que chez Nu Image, on est plutôt du genre à persister et à exploiter les filons. DEADLY WATER sera ainsi mis en chantier en partenariat avec Sci-Fi Channel mais bien vite, Gore Verbinski déboule avec sa grosse artillerie et balance les premières images de son PIRATES DES CARAIBES : LE SECRET DU COFFRE MAUDIT. Celles-ci dévoilent alors aux yeux du public le Kraken, céphalopode mythologique géant et particulièrement inquiétant. Quelques semaines plus tard, par le plus grand des hasards, le projet DEADLY WATER se voit alors renommé KRAKEN, TENTACLES OF THE DEEP, titre assurément plus commercial...

Aux commandes de cet alléchant projet, nous retrouvons le bien connu Tibor Takács. Véritable spécialiste des bestioles agressives, l'homme nous livre en moyenne une oeuvrette animalière par an et ce depuis 2003. Bien que terriblement fauchés, ses RATS, MOSQUITO MAN et ICE SPIDERS ont tous en commun une vraie volonté de divertir, une certaine inventivité ainsi qu'un rythme appréciable. Avec KRAKEN, Takács tente donc de reproduire une nouvelle fois ce schéma honnête, quoique sans ambition. Voilà qui défini du reste assez bien ce métrage pour lequel ce ne sont pas un, ni deux, mais bel et bien trois scénaristes qui auront été sollicités ! La chose s'avère d'autant plus étonnante que de toutes évidences, la conclusion de ce brainstorming de groupe n'a été que de reprendre les grandes lignes de l'oublié SHARK ZONE, autre film Nu Image datant de 2003. Nous retrouverons donc en vrac un héros traumatisé, un trésor enfoui, une bande de trouble-fête en quête dudit trésor ainsi qu'une créature, ici tentaculaire, venue complexifier la donne.

En guise de protagoniste, nous devrons nous contenter de Charlie O'Connell, grand habitué du numérique bas de gamme puisqu'il fût, il y a quelques années, l'un des personnages récurrent de SLIDERS venant épauler son comédien de frère, héros de la série, particulièrement dans la quatrième saison. Avec les années, le jeune homme n'a rien perdu de son sourire commercial mais nous constaterons bien vite que son jeu, lui aussi, n'a fait que stagner sans évoluer. Nous aurons donc droit à une performance plutôt anecdotique, s'accordant malheureusement avec celle des autres acteurs et actrices s'agitant à l'écran. Malgré ce constat sans appel, nous noterons la présence du sympathique Jack Scalia, ici en mafieux affublé d'une canne. Fort de ce rôle de «grand méchant», l'homme profére quelques menaces qui feront avancer l'histoire de manière plutôt paisible. Car en effet, contrairement aux autres métrages de Takács, KRAKEN a quelque peu tendance à se traîner, favorisant dialogues et aventure du pauvre. Le procédé avait sans doute pour vocation de minimiser les «coûteuses» apparitions du monstre mais il ne fera en réalité guère illusion. D'autant qu'il accroît bien évidemment l'impatience du spectateur qui ne souhaite finalement qu'une seule chose : Qu'on lui donne du Calmar et ce à toutes les sauces !

Là encore, le résultat ne sera pas des plus enthousiasmant et se montrera même assez éloigné de ce que nous étions en droit d'espérer... Bien évidemment, le monstre de PIRATES DES CARAIBES : LE SECRET DU COFFRE MAUDIT n'est pas étranger à cette petite déception mais même sans cela, le céphalopode de Tibor Takács fait aujourd'hui pâle figure face aux créatures de l'amusant (bien que tout aussi fauché) MEGA SHARK VS GIANT OCTOPUS. Reste que malgré ses quelques défauts, ou plutôt l'absence de véritable qualité, KRAKEN est un film qui, bien que mineur, se regarde sans déplaisir. Loin de renouveler le genre et d'égaler des productions telles que LA BÊTE ou même TENTACULES, cette production Nu Image n'en demeure pas moins un produit vidéo se situant dans la moyenne (globalement faible il est vrai) du genre. Son intérêt se voit par ailleurs rehaussé par de nombreuses séquences sous-marines qui, si elle n'ont pas le(s) charme(s) de celles de BLEU D'ENFER, se montrent au final assez bien foutues. Et si malgré cela vous ne gouttiez pas l'aventure, il restera toujours la possibilité de s'adonner au petit jeu des devinettes, en cherchant par exemple à savoir quelle est la véritable profession des deux héroïnes dont la carrière ne semble pas très stable...

Bien que doté d'une jaquette des plus vendeuses et d'un concept pas plus idiot qu'un autre, KRAKEN a quelque peu ramé pour traverser l'atlantique. Reste qu'aujourd'hui, c'est grâce à l'éditeur Metropolitan qu'il a fini par trouver le chemin des linéaires français. Le DVD conserve pour l'occasion son magnifique visuel (légèrement éclairci) et se voit sans surprise accompagné des options francophones de rigueur.

Le métrage nous est ici proposé dans un ratio 1.78 proche de celui d'origine et encodé comme il se doit en 16/9ème. La définition n'est pas des plus spectaculaires et les couleurs sont assez ternes mais il n'est pas impossible qu'un tournage à l'économie en soit la cause. A côté de cela, la copie est propre et les défauts numériques limités. Nous noterons toutefois que les arrières plan fourmillent quelque peu, sans que cela gène véritablement le visionnage. Sur le plan sonore, Metropolitan nous offre le choix entre la version originale sous-titrée et un doublage français d'une qualité honnête. Dans les deux cas, la spatialisation se montre assez timide mais les sonorités sont claires et nous ne noterons aucun défaut particulier. Signalons cependant que nous perdons la piste en anglaise DTS du disque américain pour une version en Dolby Digital 5.1.

Nous n'aurons pas la même déconvenue au sujet des bonus puisque l'éditeur français conserve la featurette de quinze minutes intitulée «Le mystère des profondeurs». Bien trop long pour ce qu'il a à dire, ce documentaire est essentiellement constitué d'extraits du film entrecoupés d'interviews du réalisateur et des acteurs. Ces derniers se livrent à une présentation banale de leur personnage, listant de pseudo-motivations ou traits de caractères. Accordons toutefois à Charlie O'Connell le fait de tenter le hors piste pour finalement se fendre d'un bien malheureux «Je crois qu'il s'agit du premier film présentant un calmar géant, je suis fier d'y participer»... Une poignée de minutes sera dédiée aux effets spéciaux, chose finalement assez osée lorsqu'on songe au résultat ! Le disque propose en outre huit bandes-annonces de l'éditeur, en version française ou version originale sous-titrée. Quatre d'entres elles seront lancées au démarrage du DVD mais il sera possible de les revoir avec les quatre autres, via le menu des suppléments.

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
47 ans
24 news
241 critiques Film & Vidéo
5 critiques Livres
On aime
Un divertissement honnête
Les calmars à l'armoricaine
On n'aime pas
On a connu Tibor Takács en meilleure forme
Charlie O'Connell, assez mauvais
RECHERCHE
Mon compte
Se connecter

S'inscrire

Notes des lecteurs
Votez pour ce film
Vous n'êtes pas connecté !
-
1 votes
Ma note : -
L'édition vidéo
KRAKEN : TENTACLES OF THE DEEP DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h25
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • «Le mystère des profondeurs» Featurette (15mn35)
      • Bandes annonces
      • Kraken
      • Man-thing
      • The Black Hole
      • Alien versus Alien
      • Les insurgées
      • Le prix de la loyauté
      • La cité de l'ombre
      • Voyage jusqu'au bout de la nuit
    Menus
    Menu 1 : KRAKEN : LE MONSTRE DES PROFONDEURS (KRAKEN : TENTACLES OF THE DEEP)
    Autres éditions vidéo