Header Critique : DR. GIGGLES (DR RICTUS)

Critique du film et du DVD Zone 1
DR. GIGGLES 1992

DR RICTUS 

Interné depuis de nombreuses années, un aliéné se prenant pour un docteur retourne dans la petite ville où il est né. Là, il entend bien reprendre les expériences de transplantation du cœur de son paternel, dévoué médecin de la communauté ayant assassiné plusieurs de ses patients.

En matière de bande dessinée américaine, on ne présente plus Marvel et DC Comics. Les deux plus grosses maisons d'édition en matière de super héros ont ainsi essayé au fil du temps de s'imposer hors du cadre des planches dessinées pour attaquer les grands et petits écrans. Il en va de même en ce qui concerne Dark Horse Comics dont les activités en matière de publication remontent seulement au milieu des années 80. Cette maison d'édition va rapidement se faire une place avec des œuvres assez différentes mais aussi en travaillant sur des licences telles que Conan, Buffy, Alien ou Predator voire en mixant ces deux dernières. Ils vont aussi éditer Frank Miller (300…) ou encore Mike Mignola (Hellboy). Au début des années 90, Mike Richardson entrevoit la possibilité de diversifier ses activités en ouvrant une nouvelle branche qui sera productrice de programmes pour la télévision et le cinéma. Dark Horse Entertainment va ainsi produire des adaptations de bandes dessinées existantes ou créer de nouveaux personnages qui seront alors déclinés en même temps sur papier. La maison de production va ainsi connaître un certain succès avec TIMECOP, THE MASK, BARB WIRE ou encore HELLBOY.

Pour se faire la main, le premier projet cinématographique de Dark Horse Entertainment va être plutôt modeste. Né de l'imagination de Manny Coto et Graeme Whifler, DR. GIGGLES sera adapté en version dessinée alors qu'en parallèle se déroule la production du film. Cela va permettre à Dark Horse de proposer au même moment un métrage qui sera largement distribué dans les salles par Universal aux Etats-Unis mais aussi une bande dessinée publiée en plusieurs parties. La réalisation de DR. GIGGLES va être prise en main par l'un des deux scénaristes. Manny Coto, d'origine cubaine, a alors déjà œuvré sur l'écriture et la réalisation d'œuvres principalement télévisuelles après avoir terminé ses études de cinéma. DR. GIGGLES reste à ce jour son œuvre qui aura rencontré le meilleur accueil à travers le monde. Il travaillera une nouvelle fois avec Dark Horse Comics en développant un univers de science-fiction sous la forme de bande dessinée dont il va produire lui-même l'enfantin THEO, MON AMI ROBOT pour le cinéma. Le film n'enthousiasme pas et le cinéaste se tournera complétement vers la télévision où il travaillera, entre autres, sur les séries ODYSSEY 5, STAR TREK : ENTERPRISE ou encore 24.

Lorsque DR. GIGGLES sort dans les salles, le cinéma d'horreur est en train de s'auto-parodier à l'outrance. Divers films mettent ainsi en scène des croque-mitaines trucidant des troupeaux d'adolescents avec le maximum d'ingéniosité et assez souvent sous une énorme couche d'humour. Le plus connu, à l'époque, n'est autre qu'un Freddy Krueger dont la fantaisie horrifique balaie l'aspect terrifiant de ses actes. Au début des années 90, la recette arrive en bout de course et Freddy Krueger lui-même préfère mettre un terme momentané à ses activités humoristico-meurtrières avec LA FIN DE FREDDY. La période n'est alors peut être pas favorable à l'arrivée d'un nouveau psychopathe. Pourtant, c'est justement en utilisant toutes les ficelles du genre que DR. GIGGLES réussi à s'imposer comme un praticien hystérique de poids ! Car Manny Coto et Graeme Whifler vont en effet réaliser le grand écart entre le mètre étalon du slasher et des œuvres plus dans l'air du temps. DR. GIGGLES doit ainsi beaucoup au HALLOWEEN de John Carpenter en ce qui concerne ses ingrédients. A l'instar de Michael Myers, notre bon docteur a été traumatisé lors de sa prime jeunesse et s'évade d'un institut psychiatrique pour retourner dans sa ville natale. Le film va alors s'intéresser à un groupe de jeunes dont la plus vertueuse sera la proie principale des bons soins du meurtrier. Alors que le tueur de HALLOWEEN est une forme dénuée de conscience, DR. GIGGLES va lui donner une personnalité très affirmée à la manière des tueurs les plus charismatiques de l'époque.

Fait étrange, la médecine devrait rassurer les patients. Ce n'est pas vraiment le cas ! Si les kinésithérapeutes ou les pédicures ne souffrent pas d'une mauvaise réputation, on ne peut pas en dire autant des dentistes. D'ailleurs, Brian Yuzna en profitera pour consacrer une série aux arracheurs de dents avec LE DENTISTE et LE DENTISTE 2. Les chirurgiens inquiètent aussi... Au cinéma, ils se confondent assez souvent avec ce que l'on surnommera les savants fous n'hésitant jamais à tuer ou à pratiquer des transplantations contre nature pour le bienfait de l'humanité. DR. GIGGLES s'en écarte quelque peu puisque l'on tient ici un spécimen de médecin véritablement dingue qui n'usurpe pas son titre de savant réellement fou. Rejeton d'un chirurgien lui aussi bien dérangé mais dont les motivations s'avèrent plus «compréhensibles» quelque part dans la lignée des YEUX SANS VISAGES, notre docteur ricanant a surtout purement et simplement pété tous ses câbles ! Dès lors, Le film est ponctué par des diagnostiques extrêmes qui tombent comme des couperets et les remèdes appliqués envoient les patients directement au cimetière.

Surnommé Dr Giggles en raison de son petit rire nerveux, le personnage est interprété par Larry Drake. L'acteur assure d'ailleurs en grande partie le spectacle avec son inquiétante bonhomie et un irrésistible ricanement. Véritable fondation du film, le docteur et son interprète fusionnent ici à merveille. Tant et si bien que la plupart des séquences où le docteur n'apparaît pas semble plutôt fade. Toutefois, si le film fait preuve de pas mal de dérision, il sait aussi être assez horrible. La genèse du personnage offre ainsi une séquence particulièrement abominable mais dont l'aspect outrancier s'inscrit parfaitement dans le tableau délirant du film. Très ironique, DR. GIGGLES ne sombre pas pour autant dans la comédie loufoque ponctuée seulement de gags. Respectueux du cinéma horrifique, le film parvient à allier l'humour et l'horreur avec un certain succès. Il obtiendra le Prix Spécial du Jury lors du dernier Festival du Film Fantastique d'Avoriaz en 1993 alors qu'un autre film horrifico-rigolo, BRAINDEAD, sera aussi primé cette année là. Pour sa sortie en France, le film sera re-titré DR. RICTUS.

Tourné en Super 35, la diffusion dans les salles de DR RICTUS se fera dans un format large. Pour les sorties vidéos, ce sera déjà bien plus chaotique avec le choix entre des transferts en plein cadre ou d'autres plus proche du format cinéma. GoodTimes sortira ainsi un DVD en 1998 avec une image 4/3 ne respectant absolument pas le cadrage original vu dans les salles. Sept années plus tard, Warner récupère le DR RICTUS pour le sortir avec d'autres titres horrifiques dans une «Twisted Terror Collection». Disponible à l'occasion de Halloween 2007, le film est commercialisé aux Etats-Unis dans un coffret reprenant des films très disparates ou à l'unité. L'image si elle est bien en 16/9ème offre de découvrir le film dans un format 1.77, donc encore assez éloigné du format large original. Un choix plus que surprenant ! D'autant plus que si certains plans semblent étriqué, ce n'est pas latéralement mais verticalement que cela se fait sentir. Difficile de tirer des conclusions surtout que la vision du film dans ce format ne choque pas plus que cela mais il était important de le noter. Parfois granuleuse, l'image offre, en tout cas, un aspect cinéma du plus bel effet. Manny Coto et son directeur de la photographie soignent pas mal leur film avec de jolies couleurs et de belles ambiances nocturnes que le DVD met bien en valeur. Une seule piste sonore est proposée. Il s'agit de la version originale anglaise qui n'a pas du tout été retouchée. Comme pour l'image, le rendu est très agréable pour une piste encodée en stéréo surround. Un sous-titrage français est disponible et les anglophones remarqueront que les subtilités des dialogues ne sont pas toujours correctement traduit. Cela permet tout de même de suivre le film sans problème !

Pas de chance pour ceux qui auraient voulu disséquer l'œuvre, Warner ne propose absolument aucun supplément sur DR. GIGGLES. Pas de bande-annonce, pas de filmographie… Rien du tout ! Cela va même un peu plus loin car si le film est chapitré, il n'y a même pas de menu dédié à cette option. Les deux seules alternatives sur la page principale donnent la possibilité de lancer le film ou bien de choisir l'activation des sous-titrages. Pas de quoi pavoiser sur un film qui a pourtant acquis au fil du temps une petite réputation qui s'avère justifiée !

Rédacteur : Antoine Rigaud
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L'édition vidéo
DR. GIGGLES DVD Zone 1 (USA)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
USA (Zone 1)
Date de Sortie
Durée
1h35
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Stéréo Surround
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Espagnol
  • Supplements
      Aucun
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