Header Critique : NEPTUNE FACTOR, THE (L'ODYSSEE SOUS LA MER)

Critique du film et du DVD Zone 1
THE NEPTUNE FACTOR 1973

L'ODYSSEE SOUS LA MER 

Au milieu de l'Atlantique, des scientifiques ont installé une station sous-marine du nom de Ocean Lab II. Là, des plongeurs chevronnés travaillent sans relâche pour glaner diverses informations sur les fonds marins qui sont traités en surface par le docteur Samuel Andrews. Parmi le but des recherches, il y a l'envie d'essayer de percer le mystère des séismes sous-marins de manière à pouvoir les prédire. Mais c'est justement l'un de ces tremblements sous-marins qui va contraindre une équipe de sauveteurs à descendre là où aucun homme n'a encore posé une palme grâce à un submersible expérimental, le Neptune.

Le scénariste de THE NEPTUNE FACTOR, ou L'ODYSSEE SOUS LA MER en France, est un habitué des grands espaces et des aventures humaines. Il a ainsi signé nombre de scénarios qui placent l'homme dans les grandes étendues sauvages tel que l'adaptation cinématographique de UN HOMME NOMME CHEVAL ou encore un plus personnel LE CONVOI SAUVAGE. Avec L'ODYSSEE SOUS LA MER, il se dirige vers des territoires largement plus inaccessibles pour l'homme. Mais dès que l'on attaque les fonds marins, il faut tout de même aligner pas mal d'argent pour ne pas avoir trop l'air ridicule sur un écran. Et le producteur Sandy Howard croit dur comme fer dans le scénario que lui a remis Jack DeWitt. Mais il va s'écouler deux ans durant lesquels il va essuyer le scepticisme des financiers éventuels qui n'ont pas spécialement envie de voir leur argent être englouti par les fonds marins.

Dans le même temps, le gouvernement canadien fait de plus en plus de facilité aux productions cinématographiques locales. Et c'est donc justement le Canada qui va ouvrir les bras à Sandy Howard par le biais de Quadrant Films monté depuis peu par Peter James à Toronto. Mais si le Canada offre donc un soutien financier, ce sera aussi le cas d'une aide logistique. En effet, la marine nationale va mettre à la disposition de la production des navires militaires ce qui va permettre de filmer plus facilement les séquences se déroulant à la surface de l'océan. Autre coup de chance, des manoeuvres de l'OTAN en Atlantique Nord vont se dérouler au même moment que les prises de vues du film dont l'histoire se déroule justement dans les profondeurs de l'Océan Atlantique.

Si cela fonctionne plutôt bien pour les séquences en surface, il n'est pas question de filmer les fonds marins au même endroit et la production mettra alors le cap vers les eaux plus hospitalières des Bahamas pour y implanter un décors sous-marin, dont un Ocean Lab II de 18 tonnes, géré par une vingtaine de plongeurs. Une installation que la production n'hésitera pas à réellement retourner sous la mer pour simuler la catastrophe de manière à filmer les images extérieures de la spectaculaire séquence. Enfin, de très jolies images de fonds marins seront aussi mises en boîte aux Iles Caïmans par Lamar Boren, homme grenouille et cinéaste qui fut des plongées de OPERATION TONNERRE, ON NE VIT QUE DEUX FOIS ou LE JOUR DU DAUPHIN. Cette impressionnante production n'oublie pas d'importer des acteurs de renom de façon à terminer de donner une aura de prestige à THE NEPTUNE FACTOR.

En tête d'affiche, on trouve Ernest Borgnine qui était déjà passé, un an auparavant, sous la surface de la mer dans L'AVENTURE DU POSEIDON. Des fonds marins, on renfloue un Walter Pidgeon vieillissant et qui était le commandant de bord du SOUS-MARIN DE L'APOCALYPSE mais aussi, dans un genre relativement différent, le docteur Morbius de PLANETE INTERDITE. Pour l'aider, on lui donne comme assistante la jolie Yvette Mimieux qui, si l'on revient en arrière, incarnait Weena dans LA MACHINE A EXPLORER LE TEMPS et qui naviguera, quelques temps plus tard, dans une sorte de remake spatial de 20.000 Lieues Sous les Mers dans LE TROU NOIR. Enfin, pour avoir le bon compte, on débauche Ben Gazzara dont la carrière, jusque là, ne fait pas dans la «rigolade» même si, finalement, il est l'acteur qui s'en sort le moins bien des quatre dans cette odyssée sous la mer !

Tout est réuni pour que THE NEPTUNE FACTOR soit un grand film de science-fiction et même un grand film tout court. D'ailleurs, la Fox le prendra sous son aile, alors qu'il ne s'agit pas d'une production du studio, pour le distribuer largement à travers le monde. Mais ce n'est pas aussi simple. A l'écran, le premier tiers du film fait franchement illusion avec de belles images sous-marines et un traitement plutôt sérieux de son intrigue. Cela débute d'ailleurs comme un film catastrophe ce qui est une aubaine car, à l'époque, ce type de film est tout d'un coup à la mode en raison du succès de L'AVENTURE DU POSEIDON. On ne pourra d'ailleurs pas s'empêcher de faire, au passage, des parallèles avec ABYSS. Des points communs avec le film de James Cameron, on en trouve ainsi plusieurs que ce soit l'implantation d'une base sous la mer, la catastrophe qui la coupe de la surface et même une plongée vers l'inconnu des abysses ! N'oublions pas non plus que le film s'inscrit comme une exploitation tardive des fonds des mers puisque sont passés avant lui, depuis les années 60, des oeuvres comme LE SOUS-MARIN DE L'APOCALYPSE, DESTINATION INNER SPACE, AROUND THE WORLD UNDER THE SEA, LA CITADELLE SOUS LA MER... Mais contrairement à ses ancêtres, THE NEPTUNE FACTOR prend donc le parti de suivre une approche sérieuse et réaliste. Notons aussi que le mix entre catastrophe et aventures en eaux profondes sera de nouveau d'actualité, quelques années plus tard, avec un SAUVEZ LE NEPTUNE qui ne se préoccupera pas vraiment de la faune et de la flore pour sa mission de sauvetage hors des sentiers de la science-fiction.

Après un début fort prometteur, cela se gâte dès que le personnage de Ben Gazzara entre en scène avec son submersible capable d'encaisser la pression des grandes profondeurs. THE NEPTUNE FACTOR s'enlise tout d'un coup dans une exploration des fonds marins qui n'a rien de vraiment palpitant. Trois puis quatre personnages sont donc enfermés dans un minuscule décor en studio et regardent par les hublots des images de fonds marins. Le suspense étant assuré seulement par la possibilité de retrouver les personnages qu'ils sont sensés sauver. L'interprétation de Ben Gazzara n'aide pas, son personnage semble être psychologiquement très changeant (arrogant, hautain, sympa ou arrangeant en fonction de ses lignes de dialogues). Le dernier acte de l'histoire nous entraînera au plus profond de l'océan environ une vingtaine de minutes avant la fin du film. Il était temps mais le pire est à venir...

Si le début du film donne un ton très sérieux à l'entreprise, la suite fait de drôles d'embardées dans le n'importe quoi. Ainsi, on nous apprend qu'à de telles profondeurs, il faut absolument un sous-marin spécial mais, tout d'un coup, Ernest Borgnine décide de sortir en simple tenue de plongée. L'homme bien enrobée semble donc être bien plus résistant, sous l'eau, que le plus trempé des aciers ! Mais, le plus important, c'est donc cette exploration finale des eaux profondes. Et le bilan n'est pas glorieux car les rencontres aquatiques se limitent à une faune atteinte de gigantisme. Au gré du dernier voyage, le Neptune va rencontrer une rascasse, un crabe et divers poissons très communs. Et le tout ressemble surtout à des bestioles filmées en gros plans et ajoutées au film. L'impression de gigantisme étant assuré par une petite maquette du sous-marin qui est loin de faire illusion sur tous les plans. La plongée s'avère vite très décevante jusqu'à un épilogue qui se veut spectaculaire avec un affrontement entre nos héros et des anguilles agressives. Mais, encore une fois, il ne faudra pas trop détourner l'oeil de l'écran car la chose se conclut très rapidement.

Alors que THE NEPTUNE FACTOR débute sous les meilleurs auspices avec ses images sous-marines colorées tournées en format large avec des plongeurs s'affairant ici ou là sur un ton plutôt sérieux, le navire prend l'eau dès que la véritable aventure devrait commencer. Le naufrage s'avère encore plus décevant pour ceux qui avaient découvert L'ODYSSEE SOUS LA MER lors de son unique passage télévisée en France il y a de cela fort longtemps. Reste du film mis en scène par Daniel Petrie un petit côté ambitieux pour l'époque qui pourra tenter les curieux de la science-fiction sous-marine à condition de ne pas trop rêver sur les magnifiques peintures réalisées par des artistes très imaginatifs lors de la pré-production. L'une de ses illustrations est d'ailleurs reprise sur la jaquette et servait même à la promotion du film sur l'affiche d'époque ou encore les photos d'exploitation qui devenaient quelque peu mensongères.

Depuis, la sortie dans les salles de L'ODYSSEE SOUS LA MER, le film s'était fait fort rare en vidéo et, encore plus, sur les chaînes de télévision. La Fox sort le film en DVD avec un joli fourreau dans sa collection «Cinema Classics». Le film n'est assurément pas un classique mais au moins l'emballage est déjà, en lui-même, classe. Le disque propose de voir le film avec un transfert 16/9 de toute beauté que ce soit lors des images sous-marines ou des prises de vues réalisées à la surface ou en studio, l'image affiche une netteté impeccable et un rendu des couleurs parfaits.

Pour les langues, l'amateur de version originale aura peut être un souci sur les deux pistes anglaises de ce disque américain s'il n'est pas un peu anglophone. En effet, seuls des sous-titres en anglais et espagnol sont disponibles. En fait, il existe bien un sous-titrage français mais celui-ci ne sert qu'à afficher quelques indications à l'écran dans le cas de l'écoute de la piste française en mono d'origine. La version anglaise est, quant à elle, déclinée en deux versions. On peux donc opter pour le mono d'origine ou un mixage en stéréo qui ouvre un peu l'espace sans pour autant faire des miracles. D'une manière générale, que ce soit en français ou en anglais, l'écoute est agréable et il n'y a pas de défauts.

Avec une belle boîte comme celle-ci, il fallait faire des suppléments et l'éditeur nous propose donc un contenu, certes pas énorme, mais en tout cas non négligeable. Déjà, il est possible de revoir le film avec deux autres pistes audio. La première donne la possibilité de revoir le film avec la musique isolée et les effets sonores. Ce choix a toujours été curieux car l'envie d'écouter les effets sonores sur la musique reste assez étrange pour un amateur de musique. La seconde piste est, quant à elle, privée des effets sonores et permet d'écouter la bande originale de William McAuley qui ne fut pas utilisée. En réalité, quelques morceaux de William McAuley sont bel et bien dans le mixage final mais de nombreux morceaux ont été finalement remplacés, dont le thème principal, par une partition de Lalo Schifrin qui tend vers plus de mystères. Chacun des morceaux de William McAuley, sur sa piste dédiée, est introduit par la voix d'un ingénieur du son qui donne une référence chiffrée pour l'enregistrement. L'éditeur s'est donc borné à caler les enregistrements d'époque de façon brute sur le film. L'opération est plutôt louable même si l'on aurait certainement préféré pouvoir écouter les morceaux les uns à la suite des autres que ce soit pour la partition de Schifrin ou celle de McAuley. Car, là, avec une écoute en toile de fond, il peut s'écouler de très, très, très longues minutes entre deux morceaux musicaux. Bien évidemment, le chapitrage n'aidera pas puisqu'il est calqué non pas sur ces morceaux de musique mais sur les scènes du film.

Dans ses archives, la Fox a retrouvé une Featurette d'époque d'un peu moins de dix minutes. Le document au format plein cadre permet de revoir de nombreux extraits du film accompagnés d'une voix-off imposante vantant les mérites du film. Ainsi, on apprendra que des spécialistes avaient affirmés que réaliser un tel film était impossible mais que les cinéastes de THE NEPTUNE FACTOR ont relevé le défi. Mine de rien, si on n'y apprend finalement rien, cela n'est pas si inutile pour plusieurs raisons. La première, c'est que les extraits du film sont recadrés vilainement et donne une idée du gâchis que peut occasionner les images tronquées d'un film tourné en scope. Ensuite, il est tout de même possible d'y voir des images de tournage que ce soit au fond de l'eau, au Bahamas, en studio ou bien du côté de l'Atlantique ainsi qu'une poignée d'interventions très courtes de l'équipe comme Ernest Borgnine. Ce n'est déjà pas si mal.

Trois galeries sont proposées avec pour commencer le dossier de presse de l'époque. Celui-ci est proposé de manière plus ou moins interactive puisque l'on peux déplacer un cadre sur chacune des pages de manière à accéder aux différents textes qu'il contient. La seconde galerie est dédiée aux affiches et photos d'exploitation. On y découvre d'ailleurs une affiche indiquant que le film fut aussi distribué en double programme avec LA BATAILLE DE LA PLANETE DES SINGES. Ce type de sortie conjointe était une pratique courante du côté des Etats-Unis. La troisième galerie montre une poignée de photos de production. Enfin, les suppléments se terminent sur la bande-annonce, le Teaser et des spots TV.

A l'évidence, le contenu éditorial du DVD aurait pu être plus étoffé mais la Fox s'est borné à recycler le matériel déjà dans ses caves. Ne nous plaignons pas, pour un tel film, le traitement paraît carrément luxueux surtout en ce qui concerne le transfert de l'image. Cette édition est franchement satisfaisante à condition de ne pas s'attendre à y découvrir un chef d'oeuvre de la science-fiction.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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L'édition vidéo
THE NEPTUNE FACTOR DVD Zone 1 (USA)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
USA (Zone 1)
Date de Sortie
Durée
1h38
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Stéréo
English Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Spanish Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Anglais
  • Espagnol
  • Supplements
    • Musique isolée, avec effets sonores, de Lalo Schifrin
    • Musique isolée de la partition non utilisée de William McAuley
    • Featurette (8mn22)
      • Galeries de photos
      • Interactive Pressbook
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