Header Critique : THE BROTHERHOOD IV : THE COMPLEX

Critique du film et du DVD Zone 1
BROTHERHOOD IV : THE COMPLEX 2006

 

Chaud les marrons! Avec ce quatrième épisode de la série des BROTHERHOOD, David DeCoteau a très nettement relevé la barre, et ce dans tous les départements (et, non, on ne parle pas de ce qui se passe en dessous de la ceinture).

Un bémol : l'intrigue qui évolue relativement peu du schéma initial. Soit l'histoire d'un jeune étudiant (Sebastian Gacki, héros de BEASTLY BOYZ) qui souhaite devenir stratège militaire et qui débarque dans une école exclusive de la Navy. Ses aptitudes le font repérer par une société secrète, les Black Skulls, qui veulent l'intégrer dans leurs rangs par l'entremise d'une cérémonie occulte.

Le concept VOODOO ACADEMY poussé à l'extrême livre donc son secret. Les dirigeants de ce monde sont tous membres des Black Skulls, ancienne confrérie de pirates et experts en navigation. Ils ont passé un pacte avec une succube dont ils dénichèrent l'antre. C'est l'évidence même : si le monde est aujourd'hui dans un tel bordel, la faute en revient à une démone du sexe. Rumsfeld est un sacré cachottier doublé d'un fichu hypocrite !

Mais revenons à nos boxers. Pourquoi regarder BROTHERHOOD IV ? Parce qu'il s'agit d'un film fantastique ? Un peu. Pour voir si DeCoteau va enfin sortir un vrai bon film ? Aussi. Pour ses acteurs en sous-vêtements ? Bien sûr. Il ne faut pas se voiler la face. Et il y en a plein, des garçons à moitié nus qui marchent au ralenti nimbés de lumière bleutée. Partout. Le réalisateur a vraiment poussé le bouchon le plus loin et autant que ce type de production le permet. Il l'avait promis et il a tenu parole. Cela s'avère toutefois nettement plus payeur que BEASTLY BOYZ. Notamment parce que BROTHERHOOD IV offre une consistance narrative, une structure plus qu'un concept. Mais cela n'enlève en rien la médiocrité du scénario !

Indéniablement, les spectateurs hétérosexuels mâles vont se sentir mal à l'aise, un peu perdus dans cet univers. Le goût sûr de l'érotisme au masculin est à son Top. La cérémonie d'intronisation via un rêve reste un modèle d'homoérotisme à vocation érectile. Comme d'habitude, le personnage féminin (joué de manière convaincante par April Telek) y fait pâle figure, juste une excuse afin que la cérémonie ne dégénère pas en partouze musclée. Mais côté acteurs, par contre, l'ensemble relève le niveau. Hormis une scorie. La palme de l'interprétation constipée revient à Chad Rook pour la scène de douche. Dans une scène qui peut semble être un répondant gay à celle dans CREEPOZOIDS, on y découvre un corps impeccable et une expressivité déplorable. Heureusement, il sait se doucher devant la caméra. Ca aide. Mais le passage de statut de mannequin à celui d'acteur requiert plus que de se mettre (presque) à poil devant la caméra !

Le budget s'avérant plus élevé que les trois précédents épisodes (on frise les 500 000 $, le luxe !), un soin encore plus particulier est apporté aux décors, aux éclairages, aux mouvements de caméra et aux effets spéciaux ce qui, en outre, faisait cruellement défaut à BROTHERHOOD III : YOUNG DEMONS, pour ne citer que le pire. Le scénario se voit également gratifié d'implications politico-guerrières qu'on ne connaissait pas chez le tandem David DeCoteau / Matthew Jason Walsh. Si la trame usuelle BROTHERHOOD, BROTHERHOOD II YOUNG WARLOCKS et de BROTHERHOOD III : YOUNG DEMONS s'y retrouve, on reconnaît une meilleure charpente qu'à l'habitude et une certaine ambition. Le changement de producteur a du certainement jouer un rôle majeur. On y décèle des figures inhabituelles : le père du héros, le directeur du complexe de l'armée, la présence d'un missile nucléaire, la domination mondiale… Sans compter le fait que le film s'inspire outrageusement d'un autre métrage sur une confrérie du même genre… THE SKULLS.

Le style visuel donne toujours dans le haut de gamme. Un cadre hyper soigné des intérieurs de l'académie militaire, des décors multiples sous tous les angles de prises de vue possible… rien à voir avec le décor unique qui resservit à plusieurs films dont BROTHERHOOD, FINAL SCREAM ou encore LA LEGENDE DE LA MOMIE 2 ! Exit les orages et éclairs, adieu ralentis brumeux confinant à la rêverie éveillée. L'Académie militaire a du bon. Et la mise en image évolue. Plus naturelle, dans la scène de lutte gréco-romaine (45mn26), comme un écho à celle, plus stylisée, présente dans THE FRIGHTENING. Dans la scène du rêve (mais est-ce vraiment un rêve ?), les acteurs sont comme transportés au-delà du sol vers l'antre de la succube (71mn35), menant aux interdits à transgresser. Avec toujours une pointe de conservatisme sous vestimentaire : le jeune pur porte boxer blanc alors que les membres de la confrérie sont eux tous vêtus de noir. Et le jeune héros semble alors générer un conflit d'identité et se voit transporté sur un lit (72mn40) parsemé de ses camarades en boxer noir et bottes militaires. Ouch !

Autre modification, la partition musicale échoit à Joe Silva. Un virage plus électro/techno que dans les autres films de David DeCoteau, ce qui n'est pas pour déplaire et donner une tonalité plus moderne. A noter que Joe Silva est le compositeur attitré de David DeCoteau depuis THE SISTERHOOD (hormis la musique additionnelle effectuée pour WOLVES OF WALL STREET).

Ceci dit, le film reste conforme à ce que DeCoteau a souhaité pour l'ensemble de ses films. A savoir aucune nudité frontale, pas de gore, pas de cigarettes, pas de gros mots, pas de gay déclaré. Juste de quoi obtenir un classement PG-13 de la censure américaine du MPAA lui permettant de voir ses films trôner sur les rayonnages de la chaîne de magasin Blockbuster.

Le DVD Zone 1 offre tout d'abord un version "Widescreen" 1.77 avec un transfert 16/9 de toute beauté. Le télécinéma rend une vraie grâce au tournage effectué en caméra HD : piqué des couleurs, précision des contours des personnages, aucun moirage, des contrastes saisissants… Une bien meilleure qualité que les trois autres opus qui n'offraient d'ailleurs, pour les versions au format respecté s'entend, aucun transfert 16/9. Autre innovation, il s'agit du premier mixage original en 5.1 pour un film de David DeCoteau si l'on omet les remix réalisés parfois n'importe comment pour des sorties vidéo. Force est de reconnaître que là aussi le mixage se révèle de belle qualité. Les effets sonores se répartissent sur l'ensemble des canaux, en parfaite adéquation (ou presque !) avec l'image sur l'écran. Seuls les dialogues semblent maintenus sur les canaux avant. Une autre piste sonore permet d'obtenir un mixage anglais en stéréo, d'un intérêt moindre. Aucune présence de sous-titrage de quelque nature que ce soit n'est à noter.

Les autres éditions DVD Zone 1 de la série des BROTHERHOOD sorties chez Regent Entertainement étaient pourvues de commentaires audio. Il n'en est rien ici, ou hormis le chapitrage en 18 séquences, on retrouve cinq films annonce du catalogue de chez Liberation Entertainement, dont ce BROTHERHOOD IV mais également deux autres DeCoteau, KILLER BASH… ainsi que THE BROTHERHOOD qui ressort chez cet éditeur.

Alors voilà, on arrive sans peine au bout des 96 minutes du métrage grâce à un meilleur rythme que celui des opus II et III et avec un effort pour faire évoluer le schéma initial, sans trop s'en démarquer cependant pour bien marquer son territoire. De plus, un soin particulier apporté au visuel, au montage et à la direction d'acteurs donne le meilleur film de la série. Si on met juste de côté une explosion finale un peu ridicule, on pourra savourer un ultime rebondissement plutôt réjouissant.

Mais sérieusement, David, déclares tes protagonistes en tant que gays tout de suite et passe à autre chose. 2006, ce n'est plus les années 60 où le cinéma passait par énormément d'artifices pour ne pas appeler un chat un chat. De faire prendre des vessies pour des lanternes à tes spectateurs au bout de quatre épisodes, cela parait un brin irrespectueux quant à leur intellect. Visiblement, le tournage de GRIZZLY RAGE pour le Sci-Fi Channel change la donne puisque cette fois-ci, c'est la furie animale qui sera l'écran. Mais comme il s'agit d'un grizzly enragé, on retombe toujours dans les poils. Comme quoi il est difficile de changer.

Rédacteur : Francis Barbier
Photo Francis Barbier
Dévoreur de scènes scandinaves et nordiques - sanguinolentes ou pas -, dégustateur de bisseries italiennes finement ciselées ou grossièrement lâchées sur pellicule, amateur de films en formats larges et 70mm en tous genres, avec une louche d'horreur sociale britannique, une lampée d'Albert Pyun (avant 2000), une fourchettée de Lamberto Bava (forever) et un soupçon de David DeCoteau (quand il se bouge). Sans reprendre des plats concoctés par William Friedkin pour ne pas risquer l'indigestion.
56 ans
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L'édition vidéo
BROTHERHOOD IV : THE COMPLEX DVD Zone 1 (USA)
Editeur
Liberation Ent.
Support
DVD (Double couche)
Origine
USA (Zone 1)
Date de Sortie
Durée
1h36
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
English Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Aucun
  • Supplements
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