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Critique du film et du DVD Zone 2
LOCUSTS 2005

 

Alors qu'il est supposé travailler sur les abeilles, le Docteur Peter Axelrod préfère détourner les fonds gouvernementaux pour créer une race de sauterelles quasi-indestructibles. Résistantes aux insecticides, particulièrement voraces et promptes à la reproduction, ces super-locustes devraient pouvoir, à n'en pas douter, aider l'humanité et la recherche médicale. Cependant, les résultats sont tout autres. Les monstres s'échappent bien entendu et progressent rapidement sur le sol Américain, ravageant flore et agriculture sur leur passage… C'est pour faire face à ces circonstances exceptionnellement dramatiques que sont convoqués Dan Dyrer du ministère de l'agriculture, division des insectes ravageurs et sa compagne le Docteur Maddy Rierdon. Mais le couple sera-t-il assez perspicace et inventif pour stopper la progression potentiellement mortelle de cet essaim d'orthoptères goulus ?

Après avoir provoqué la famine chez le peuple Egyptien dans le Livre de l'Exode (la huitième plaie) et avoir tourmenté les hommes dans l'Apocalypse selon Saint Jean, ces insectes grégariaptes se sont attaqués au Septième Art. Outre les évocations bibliques où nos bestioles ne font que passer, on pense au curieux meurtre de L'ABOMINABLE DR. PHIBES ou encore aux non moins surprenants vols de L'EXORCISTE II. Plus bizarre, BEGINNING OF THE END frappait de gigantisme des sauterelles qui devenait dès lors un danger pour l'humanité. Mais soyons sérieux deux secondes et tournons-nous plutôt vers la télévision qui offrait déjà une menace écologique sur les Etats-Unis avec un essaim de criquets gloutons dans un LOCUSTS tourné au milieu des années 70. Finalement, pour l'un des parents pauvres au panthéon des créatures agressives, c'est encore la télévision qui revient à la charge récemment sous la forme d'un modeste direct-to-video animalier produit par la chaîne Américaine CBS. Depuis quelques années, la chaîne Sci-Fi Channel rencontre en effet un succès insolent avec des productions, certes mineures, mais ô combien sympathiques telles que SABRETOOTH, FRANKENFISH, BOA VS PYTHON ou plus récemment MAMMOTH. Désireuse d'engloutir elle aussi sa part du gâteau, CBS opte donc pour la même combinaison gagnante, à savoir quelques animaux tueurs et une paire de million de dollars par téléfilm. C'est ainsi que l'année 2005 marquera l'arrivée devant nos yeux sceptiques de l'infâme SPRING BREAK SHARK ATTACK, du teenage VAMPIRE BATS et bien entendu du grouillant LOCUSTS… La réponse ne se fera du reste pas attendre et Sci-Fi Pictures nous infligera la même année un LOCUSTS: THE 8TH PLAGUE au titre évocateur…

LOCUSTS voit donc le jour sous la direction de David Jackson, grand habitué du monde télévisuel puisqu'il réalise depuis 1985 des épisodes de séries aussi diverses que LE CAMELEON, DARK ANGEL ou encore WITCHBLADE. L'homme prend donc les commandes de l'essaim de criquets ravageurs sans pour autant poursuivre avec la suite de cette aventure : VAMPIRE BATS. Car en effet et contre toute logique, les deux héros spécialistes des insectes de LOCUSTS vont se retrouver confrontés la même année à… des chauves-souris ! Situation étonnante que l'on peut toutefois interpréter comme une volonté de créer à l'écran un couple phare de personnages attachants et pérennes évoluant sur le plan social et sentimental au fil de leurs mésaventures animalières.

Pour incarner la femme forte de ce couple d'exception, c'est l'actrice Lucy Lawless qui sera retenue. Impressionnante dans le rôle de XENA, PRINCESSE GUERRIERE qui la rendit célèbre, elle campe ici une femme sûre d'elle, à la carrière accaparante voire envahissante. De cela découle quelques incompréhensions conjugales avec son mari qui sera pour l'occasion interprété par le bien fade Dylan Neal, aperçu lui aussi dans diverses séries et téléfilms comme par exemple le divertissant CHUPACABRA TERROR. Bien que relativement inintéressant, le couple et leurs déboires sont donc particulièrement mis en avant. La grossesse surprise de Maddy, l'arrivée de son père Lyle et le quasi-déchirement du couple sont autant d'éléments qui donnent au film une dimension familiale assez inhabituelle pour ce type de production. Une orientation qui cherche de toute évidence à faire écho aux foyers de téléspectateurs auxquels le film est clairement destiné.

En effet, la direction choisie par LOCUSTS semble quelque peu déroutante. Ouvertement grand public, le film oublie l'horreur et les victimes inhérentes aux films d'animaux tueurs pour lorgner vers le film dramatique ultra patriotique, prônant la non-violence, l'amour, la famille et la nation. Cette surenchère de bons sentiments prendra du reste le pas sur l'essaim de locustes à de nombreuses reprises, plombant ainsi gravement le film et le rendant par moment parfaitement ridicule. C'est ainsi que de manière récurrente, les divers protagonistes seront amenés à prendre de graves décisions. Bombant alors le torse, le regard haut, l'un d'eux déclarera par exemple lors d'une réunion au pentagone : «Nous allons devoir faire quelque chose que l'on n'a jamais fait dans toute l'histoire de notre pays... Demander à tous nos fermiers de récolter dès maintenant». Vous l'aurez compris, si les enjeux du film sont bel et bien présents et dramatiques, ils n'en demeurent pas moins sans envergure à l'écran. Citant à de nombreuses reprises l'Exode et l'Apocalypse, on nous ressasse lourdement que la destruction massive des récoltes entraînera sans aucun doute famine et désolation sur le sol Américain. Cependant, en l'absence d'éléments visuels convaincants, il devient vite très difficile au spectateur de s'impliquer humainement dans cette aventure… La malheureuse attaque menée par l'essaim contre une «fête de l'orange» ne changera bien entendu pas la donne. Pas plus du reste que l'arrivée en ville des monstres, condamnés alors à se nourrir de hot-dogs, merguez et Cola. Cette dernière scène, couplée à l'assaut hystérique d'un building, semble vouloir nous rappeler encore et encore que nul Américain n'est à l'abri. Qu'il soit agriculteur traitant ses champs aux pesticides ou employé de bureau dans une mégalopole, chaque homme résident sur le sol des Etats-Unis est une victime potentielle pour ces locustes invincibles.

Victime, le mot est un peu grand toutefois. Car outre la menace certaine que représente l'essaim pour l'agriculture du pays, avouons que les insectes bondissants ne sont guères effrayants. C'est pourquoi, alors qu'il est sans doute à cours d'arguments, le scénariste intègre à son film une nouvelle perspective des plus monstrueuses... Les criquets deviendraient semble t'il carnivores…

Mais là encore, malgré cette nouvelle faculté des plus prometteuse, les locustes ne brillent pas par leur violence. Un seul individu sera en réalité et bien pudiquement victime du comportement déviant des viles créatures. C'est bien peu mais il est vrai qu'à l'échelle du film, c'est assez évènementiel !

En effet, seuls deux autres personnages succomberont à l'essaim maléfique et ce lors du crash de leur avion. Cette scène nous ramène bien entendu au classique L'INEVITABLE CATASTROPHE dans lequel un hélicoptère s'écrase dans des circonstances pour le moins similaires. Du film de Irwin Allen, LOCUSTS reprend par ailleurs beaucoup. L'opposition entre le corps médical et l'armée, l'incapacité qu'ont les militaires à gérer la situation intelligemment, le déplacement en essaim grouillant, véritable entité fantomatique impalpable et ce final pour le moins étrange… Autant d'éléments qui font de LOCUSTS un quasi-remake avec toutefois des moyens beaucoup plus limités et un casting largement moins prestigieux.

Le dernier point jouant en défaveur de la «copie» sera l'essaim en lui-même. S'il fonctionne de manière similaire à l'écran et si son rendu est pour le moins convaincant, il est bien dommage de constater que lors des attaques, les criquets sont désespérément numériques. Là où L'INEVITABLE CATASTROPHE nous proposait des corps couverts d'abeilles, LOCUSTS se contentera de sauterelles numériques plus ou moins réussies. Quelques très gros plans sur de vrais insectes satisferont sans doute les amateurs de documentaires animaliers mais l'impact général en restera définitivement amoindri.

L'ensemble est cependant bien mis en image et le DVD édité par Elephant lui rend justice d'une assez bonne manière. L'image au format 16/9eme 1.77 est de tenue correcte, propre et lisible même lors des grouillements frénétiques d'insectes. Du côté des pistes sonores, l'éditeur nous propose à la fois la version originale Anglaise sous-titrée et un doublage Français de bonne qualité. Bien qu'en stéréo seulement, la piste Anglaise s'avère satisfaisante et, même si elle ne propose pas l'immersion espérée, vous emplira les oreilles de bourdonnements en tous genres. La piste Française, proposée dans un mixage 5.1 artificiel ne saura bien entendu faire mieux et vous offrira un rendu assez similaire à son alter ego original.

C'est du côté des bonus que cette édition se montre particulièrement avare. Le disque Français se calque en effet sur son homologue Américain en ne proposant tout simplement rien, ou presque. Il faudra donc se contenter de trois filmographies élaguées à la hache ainsi que des bandes annonces des films DINNER RUSH et KLEPTO.

Petite nouveauté dans le monde sans pitié des films d'animaux tueurs, les criquets mutants débarquent. Malgré leur bonne volonté et les efforts mis en œuvre pour effrayer le spectateur, ces agresseurs bibliques restent malheureusement inefficaces et bien trop timides pour générer une quelconque tension. L'aspect soigné des effets et de la mise en scène n'y changeront malheureusement rien, LOCUSTS est un film ouvertement familial, délibérément gentil et bourré d'intensions naïves, à l'image de ce que pouvait être le bien plat ALERTE A PARIS. Nous vous recommandons par conséquent de ne pas déranger ces placides insectes et de passer directement à une autre catégorie d'animaux tueurs, n'importe laquelle, qui ne peut être que plus agressive et divertissante.

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
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L'édition vidéo
LOCUSTS DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h30
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Stéréo
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
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