Header Critique : SS CAMP 5 : L'ENFER DES FEMMES (SS LAGER 5 L'INFERNO DELLE DONNE)

Critique du film et du DVD Zone 2
SS CAMP 5 : L'ENFER DES FEMMES 1977

SS LAGER 5 L'INFERNO DELLE DONNE 

Durant la Seconde Guerre Mondiale, les détenues féminines du Camp 5 sont triées pour être utilisées, en fonction de leur plastique, comme cobayes humains ou bien pour remonter le moral des troupes allemandes. Mauvais traitement, tortures et sexualité débridée sont ainsi le quotidien du camp…

Quand le cinéma d'exploitation italien pose ses paluches sur un filon, c'est pour l'exploiter dans ses derniers retranchements. Et les cinéastes italiens ne vont pas minauder pour dépeindre les pires situations dans une tripotée de métrages dont certains flirtent avec le plus mauvais goût assumé. Rien n'y échappe, pas même l'évocation des camps de concentration nazis. Pourtant, ce ne seront pas les Italiens qui vont lancer le genre mais les Nord-américains avec ILSA LA LOUVE DES SS précédé du plus timide CAMP SPECIAL NUMERO 7. Cette exploitation d'un pan très douloureux de l'histoire de l'humanité sera pourtant reprise rapidement par les Européens et plus particulièrement les Italiens. Mais le plus surprenant, c'est de se rendre compte qu'il serait impossible de réaliser de tels films de nos jours et, encore plus inconcevable, de les distribuer dans des salles de cinéma ! Parmi ces pelloches «historiques», on trouve donc SS CAMP 5 : L'ENFER DES FEMMES

Suivant cahin-caha les lois du marché cinématographique, Sergio Garrone s'illustre tout d'abord et avant tout dans le Western avec, entre autres, LA HORDE DES SALOPARDS et UNE LONGUE FILE DE CROIX. S'il met en boîte quelques rares films sans desperado taciturne tel que le film d'épouvante LE AMANTI DEL MOSTRO, la véritable fracture dans sa filmographie va survenir avec HORREURS NAZIES. A partir de ce premier métrage où il va étaler sur l'écran les fantasmes des camps nazis, sa carrière se tournera vers l'érotisme sulfureux. Avec une équipe quasiment similaire à celle de son HORREURS NAZIES, il va emballer un SS CAMP 5 où l'on retrouvera aussi, à quelques détails, près les mêmes têtes sur l'écran.

Dès les premières images, SS CAMP 5 donne le ton. Ce qui va suivre n'est pas du Spielberg. Pour la décence et la subtilité, autant appuyer sur «Stop» tout de suite ! Le générique va donc se rattacher à la plus terrible des réalités à coup d'images d'archives des véritables camps de concentration. Le choc est assuré. D'ailleurs, Sergio Garrone en remettra une couche au beau milieu du film pour bien nous ramener face à l'horrible vérité. Un contraste saisissant comparé au reste du métrage qui n'a absolument rien de crédible avec son camp peuplé d'une demi-douzaine d'actrices peu marquée par leur détention et que l'on n'oubliera pas de mettre à poil ou de torturer selon les aléas d'un scénario prétexte et bringuebalant !

Alors que faire pour remplir environ quatre vingt dix minutes en attendant la libération par l'armée russe ? On commence par nous prouver en image que les camps servaient à d'ignobles expériences scientifiques. Ici, on teste un truc pour soigner les blessures graves, une sorte de pommade qui a comme particularité de ne pas être efficace du tout. Et pour la tester, bien évidemment, on brûle volontairement la jambe d'une pauvre prisonnière. L'équipe de chercheurs est composée de deux officiers allemands qui brûlent les nanas et d'un scientifique juif qui bosse sur l'onguent. Scientifique qui se voit obliger de travailler pour le compte des nazis de manière à préserver sa fille emprisonnée dans le même camp mais qui sera de toutes façons violer pour bien nous indiquer le niveau de veulerie et d'hypocrisie des nazis. Donc, pendant que l'on ne teste pas le traitement médical, le bon savant travaille et les officiers se barrent au bordel où une sélection de prisonnières égaient leur temps libre. Voilà déjà pour un pan du scénario qui va ensuite ajouter une histoire d'évasion, de tortures des complices supposées sans oublier la salvatrice libération du camp. Une fin «heureuse» dont on ne vous dévoilera rien pour conserver toute la surprise de ce qui s'y passe. Et soyez assuré que c'est des plus incroyables ! Bien sûr, le film ne vous quittera pas sans essayer de se dédouaner à coup de "pour que ça ne se reproduise jamais" !

Ne cherchez pas trop du côté des histoires qui se déroulent à l'intérieur du SS CAMP 5, l'idée n'est pas de vous offrir un rendu réaliste, ce serait difficile de toutes façons avec les pauvres moyens mis en oeuvre, mais plutôt d'aligner les séquences chocs qui vont de la scène de cul soft aux sévices et tortures bien plus corsés. Des nanas à poil, on en voit donc pas mal et le point culminant, la scène inoubliable, c'est la danse de la banane. Même si la joie de vous la décrire ou même de citer la ligne de dialogue qui précède cet hallucinant ballet fruité serait grande, encore une fois, nous préférons ne pas plus vous en dévoiler ! En contrepoint, le film aligne aussi son lot de tortures plus ou moins horribles. SS CAMP 5 verse carrément dans le grand guignol avec une chambre des tortures digne de l'inquisition ce qui ne donne toujours pas un aspect très sérieux à l'entreprise. Il en va différemment dès que le film se rapproche de considérations plus réalistes comme les séquences mettant en scène des fours. Il faut bien reconnaître que l'un de ces passages est plutôt éprouvant puisque cela se rapproche dangereusement de l'abominable réalité tel que l'on peut se l'imaginer.

En regard des autres productions du même type, SS CAMP 5 apparaît finalement assez gentillet. Il ne fait même pas partie des meilleurs films du genre. Le terme «meilleur» pourrait tout aussi bien être remplacé par «pire» en fonction de l'appréciation de chacun. Qu'il ne soit ni le pire, ni le meilleur, SS CAMP 5 est tout de même un métrage à ne pas mettre entre toutes les mains. Mais avec le sujet dont il traite, tout le monde l'avait sûrement déjà compris !

En tout cas, cela s'avère plutôt couillu de la part d'un éditeur d'oser balancer un film du genre de SS CAMP 5 : L'ENFER DES FEMMES chez les revendeurs français. Car si SALON KITTY de Tinto Brass s'est vu distribué, l'air de rien et sans prévenir personne en France, l'éditeur avait quelque peu atténué l'apparition de la croix gammée sur sa jaquette histoire de minimiser les problèmes. Couillu, donc, de la part de BL Films avec son visuel où trône des officiers nazis levant fièrement leurs verres au-dessus d'une jeune femme soumise. Ce qui donne un résumé évocateur, véritable fantasme sadomasochiste, de ce que contient un métrage d'exploitation de ce type ! Toutefois, on ne peut que souligner un souci. Car si l'éditeur prend un risque évident en sortant un tel titre, il ne s'agit malheureusement pas de la version intégrale du film. En effet, il manque quelques passages de tortures beaucoup plus explicites et sanglants. Vous êtes prévenus !

Autre déception, il existe une édition américaine qui offre un transfert 16/9 et en version intégrale alors que le disque français ne dispose que d'une image au format cinéma respecté mais en 4/3. La copie laisse d'ailleurs apparaître un grand nombre de défauts de pellicules et délivre une image un peu instable. Cela n'est pas catastrophique, l'image est tout de même très regardable. La consolation viendra sûrement du fait que le film est proposé au choix en version italienne sous-titrée ou avec un doublage français. Le disque américain étant quant à lui en version anglaise seulement et sans aucun sous-titrage d'aucune sorte.

La section des suppléments permet de découvrir la bande annonce du film mais aussi celle des deux autres DVD que l'éditeur sort au même moment : LA CLINIQUE SANGLANTE, en réalité LES INSATISFAITES POUPEES EROTIQUES DU DOCTEUR HITCHCOCK et CREEPOZOIDS. En plus, on peut consulter une petite galerie de photos, des filmographies et une fiche technique du film. Ce qui est déjà plutôt pas mal sauf si l'on jette une nouvelle fois son regard vers le disque américain qui dispose d'une interview de Sergio Garrone.

Drôle de choix de la part de BL Films de sortir parmi ses trois premiers DVD ce SS CAMP 5. Cela s'avère drôlement courageux de leur part d'essayer de commencer à défricher ce terrain un peu vierge en DVD dans nos contrées. Hélas, la bourde est de nous proposer une version raccourcie qui a de quoi tempérer les ardeurs de ceux qui auraient été intéressés par ce genre de film.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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L'édition vidéo
SS LAGER 5 L'INFERNO DELLE DONNE DVD Zone 2 (France)
Editeur
BL Films
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h29
Image
1.85 (4/3)
Audio
Italian Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
      • Bandes-annonces
      • SS Camp 5
      • La Clinique Sanglante
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