Header Critique : FLESH EATER

Critique du film et du DVD Zone 2
FLESH EATER 1988

 

Le nom de S. William Hinzman ne vous dit sans doute rien. Pourtant, vous connaissez sans doute son visage ! Vous souvenez-vous du premier mort-vivant qui agresse le frère de Barbara au début de LA NUIT DES MORTS-VIVANTS ? Hé bien, c'était lui ! Mais, il n'a pas seulement tenu le rôle d'un zombie de passage. Il était aussi assistant cameraman sur ce classique et, selon ses dires, il aurait participé à l'élaboration des éclairages. Il collabore encore en tant qu'acteur aux oeuvres suivantes de Romero, comme THERE'S ALWAYS VANILLA ou SEASON OF THE WITCH. Il fait encore office de chef-opérateur sur LA NUIT DES FOUS VIVANTS pour lequel il tourne même quelques scènes.

Puis, il s'éloigne de l'influence de Romero et dirige des documentaires et des films éducatifs, avant de faire un premier essai dans la mise en scène d'oeuvres de fiction avec ONE BY ONE (titre vidéo), slasher écrit par John Russo (co-scénariste de LA NUIT DES MORTS-VIVANTS) dans lequel un psychopathe s'en prend à des cheerleader ! Fort de cette expérience, Hinzman décide de rentabiliser sa petite célébrité pour tourner son propre film de zombies, long métrage dans lequel il incarne un mort-vivant ressemblant à celui qu'il incarnait dans LA NUIT DES MORTS-VIVANTS.

Néanmoins, John Russo et George Romero tournent déjà tous deux des suites officielles à LA NUIT DES MORTS-VIVANTS (avec ZOMBIE et LE JOUR DES MORTS-VIVANTS d'un côté, LE RETOUR DES MORTS-VIVANTS de l'autre). Hinzman veut éviter des soucis judiciaires, vu qu'il n'a aucun droit sur le film et ses personnages. Dès lors, son personnage, le Flesh Eater ("le mangeur de chair") apparaît ici de façon magique, dans une situation relevant de la sorcellerie, alors que, dans LA NUIT DES MORTS-VIVANTS, les zombies naissaient, supposait-on, suite à un événement relevant plutôt de la science-fiction. S. William Hinzman réunit donc quelques dollars et va filmer dans les environs de l'incontournable Pittsburgh son film de zombie, tourné en 16mm, avec l'aide quelques comédiens régionaux…

Le soir d'Halloween, trois couples de jeunes gens se rendent dans un coin de campagne reculé pour y danser sur du rock, fumer des joints autour d'un feu de camps… et plus si affinités ! Le conducteur de tracteur qui les a conduit sur place découvre dans les environs une tombe étrange et isolée, sépulture qu'il s'empresse d'ouvrir. A l'intérieur du cercueil, il trouve le Flesh Eater, un zombie qui le mord violemment. C'est le début d'une sanglante épidémie…

Grosso modo, FLESH EATER reprend de nombreux éléments de LA NUIT DES MORTS-VIVANTS. Un zombie, le même que dans le film de Romero, surgit et mord un humain. Puis, il assiège six jeunes gens réfugiés dans une cabane isolée. Toutefois, le siège ne dure pas sur toute la longueur du film, les morts-vivants partant ensuite dans diverses directions pour agresser les occupants d'une maison bourgeoise ou bien des fêtards célébrant Halloween dans une grange. Le final, lui, revient totalement dans le sillage de LA NUIT DES MORTS-VIVANTS, avec l'idée de la chasse aux zombies, restituée ici dans une scène fort semblable, mais bien plus longue.

Peu d'idées originales à l'horizon, donc, mais FLESH EATER sait tout de même se montrer généreux en terme de violence et recourt à de nombreux effets gore, la plupart s'avérant plutôt soignés. Le Flesh Eater plonge sa main dans la cage thoracique d'une jeune femme et en extrait son coeur encore palpitant, viscère dans lequel il mord à pleines dents ! Gorge arrachée, crâne fendu à la hache, têtes explosant sous l'impact des coups de feu : FLESH EATER sait ce veut voir son public et ne lésine pas sur le sang !

Malheureusement, malgré ses bonnes intentions, FLESH EATER s'avère aussi redoutablement mou. Les scènes de terreur son nombreuses, mais celles qui parviennent à générer un minimum de tension se comptent sur les doigts d'une main. Certes, les deux morts d'une fillette (sous sa forme vivante et, surtout, sous sa forme de zombie) restent marquantes, mais S. William Hinzman enchaîne les séquences benoîtement, sans jamais nous faire ressentir l'horreur des situations ou la menace apocalyptique pesant sur l'humanité.

Assez ennuyeux et peuplé de personnages fades, ce FLESH EATER ne vaut donc que pour quelques séquences gore et, reconnaissons-le, une facture technique assez soignée pour un film tourné avec aussi peu de moyens. Pour le reste, on réservera ce titre aux mordus de zombies les plus pointus…

Toute petite production régionale, FLESH EATER sortit aux USA directement en vidéo et était, jusqu'à aujourd'hui, inédit en France. En zone 1, il avait eu droit à une édition DVD soignée produite par Shriek Show et sortie en 2003. En 2005, Uncut Movie propose une édition reprenant, semble-t-il, le matériel du disque américain. Comme tous les DVD Uncut, il s'agit d'un collector, disponible uniquement par correspondance ou dans des points de ventes scrupuleusement sélectionnés.

FLESH EATER est proposé dans un télécinéma de très bonne qualité, en tout cas si l'on prend en compte ses conditions de tournage en 16mm et avec peu de moyens. Certes, on trouve quelques très rares saletés ou poinçons de fin de bobine. Mais globalement, c'est un très bon travail.

Le film est proposé en cadrage 1.77, avec 16/9, ce qui peut étonner au vu de la pellicule utilisée (les films en 16mm sont, théoriquement, présentés en 1.33 même s'il existe toujours des cas particuliers) et de sa destination (S. William Hinzman avoue avoir tourné FLESH EATER uniquement pour le marché de la vidéo, à une époque où les télés étaient toutes des modèles 1.33). Mais bon, nous n'avons point d'indice nous permettant de confirmer cette présomption et, à aucun moment, nous n'avons décelé d'indice révélant un recadrage flagrant. Nous laisserons donc le bénéfice du doute à cette édition…

La bande-son est en mono d'origine codé sur deux canaux, et propose une qualité technique de très bonne facture, si l'on prend à nouveau en compte les conditions de production de FLESH EATER, lesquelles expliquent quelques remontées de souffle par endroit. Un sous-titrage français de bonne qualité est fourni, qui peut-être affiché ou retiré à volonté.

La section supplément s'avère très correctement pourvue. Nous trouvons d'abord un "Making Of" récent de 36 minutes, très bien fait et réalisé très professionnellement, dans lequel Hinzman prend la parole et revient sur la genèse et le tournage de FLESH EATER. D'autres collaborateurs, tels le maquilleur Jerry Gergeley (qui travailla aussi sur le remake de LA NUIT DES MORTS-VIVANTS) reviennent à leur tour sur la création de ce film, en nous fournissant quelques anecdotes croustillantes.

Le second supplément est une galerie de photos très fournie qui défile durant 42 minutes, sans possibilité de passer de l'une à l'autre avec sa télécommande. La galerie mêle photos de plateau et de tournage, et se conclut par quelques photos de LA NUIT DES MORTS-VIVANTS sur lesquelles apparaît S. William Hinzman. L'intégrale de la musique du film accompagne ce défilé d'images.

Malheureusement un diaporama de 42 minutes, c'est trop long ! Ce supplément aurait gagné à se voir scindé en deux parties : une galerie de photos dans laquelle on peut naviguer à volonté d'un côté, la bande originale du film de l'autre… Enfin, une bande-annonce complète cette interactivité, ainsi que l'intégrale des bandes-annonces des DVD déjà sortis chez Uncut Movie.

Somme toute, une édition recommandable, donc, pour ceux qui souhaitent découvrir ce cousin de la tétralogie de Romero

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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Il faut quand même prévoir du café bien fort !
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L'édition vidéo
FLESH EATER DVD Zone 2 (France)
Editeur
Uncut
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h28
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Français
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