Header Critique : PUPPET MASTER

Critique du film et du DVD Zone 2
PUPPET MASTER 1989

 

Par le passé, plusieurs personnes dotées de pouvoirs paranormaux avaient tenté de percer le secret d'André Toulon, un marionnettiste qui aurait eu le pouvoir de donner la vie à ses pantins. Quelques années plus tard, ils sont tous réunis dans un hôtel en bord de mer pour rendre un dernier hommage à l'un d'entre eux fraîchement décédé…

Le fils du cinéaste Albert Band se lance dans la production dans le courant des années 70. Au sein de Charles Band Productions, il va ainsi produire le premier long métrage de David Schmoeller, LE PIEGE plus connu aujourd'hui sous son titre original TOURIST TRAP. Par la suite, Charles Band s'agrandit et fonde Empire Pictures, une nouvelle maison de production et de distribution qui engendrera les films les plus marquants de Stuart Gordon : RE-ANIMATOR, FROM BEYOND et DOLLS. Ce dernier film mettait en scène des personnages égarés qui se retrouvait dans la maison d'un couple de petits vieux qui cohabitent avec des poupées inquiétantes. Connaissant de grosses difficultés financières, Charles Band se débarrasse de Empire Pictures à la fin des années 80 et monte dans la foulée, ou presque, une nouvelle maison de production moins ambitieuse. Il met alors en chantier le premier long métrage de Full Moon Productions, PUPPET MASTER. Un métrage assez étrange qui est une sorte de mélange entre TOURIST TRAP et DOLLS. Du premier, il retient une atmosphère étrange, assez éloignée du cinéma d'horreur conventionnel, ainsi que des pouvoirs paranormaux. Alors que du second, il conserve des poupées capable de se mouvoir par elles-mêmes ! A la mise en scène, on retrouve le réalisateur de TOURIST TRAP, David Schmoeller, qui avait, entre temps, mis en boîte FOU A TUER et CATACOMBS pour le compte de Charles Band.

PUPPET MASTER est un métrage assez curieux. Il pourrait se limiter au rassemblement d'une bande de jeunes dans un lieu où ils seraient assaillis par des marionnettes agressives. Mais l'histoire est bien plus complexe et met en place les bases d'une véritable mythologie. En effet, PUPPET MASTER dévoile un univers étrange sur lequel il conserve une grande part de mystères à propos de l'origine réelle des fameuses marionnettes. De plus, si l'on peut voir le film comme un slasher, il s'oriente en réalité bien plus vers une intrigue policière arrosée d'une bonne dose de surnaturelle. Car chacun des protagonistes dispose de pouvoirs paranormaux aussi différents les uns que les autres. Cela permet ainsi au film de proposer quelques séquences surréalistes comme lors de cauchemars prémonitoires. Mais le film nous fait aussi découvrir une face cachée du paranormal avec un couple dont les pouvoirs sont très nettement tournés vers l'énergie sexuelle. Evidemment, c'est une manière pour un film d'horreur à petit budget de placer une séquence olé olé à même d'épicer le métrage. Il n'en reste pas moins que cela donne à PUPPET MASTER une galerie de personnages bien différente du slasher moyen. Des protagonistes hauts en couleurs et des intrigues abracadabrantes, c'est justement ce qui fera le succès des meilleurs films produits par Full Moon. PUPPET MASTER étant un mètre étalon, pour le pire et le meilleur, de ce qui sera produit par Charles Band des années 90 à nos jours !

Si PUPPET MASTER a déjà suscité un grand nombre de suites, le film de David Schmoeller n'est pas pour autant le meilleur opus de la saga. D'un autre côté, il est loin d'être le plus mauvais, la série s'étant largement fourvoyée dans les eaux de la médiocrité. Le souci du film de David Schmoeller, c'est un rythme assez lent avec des séquences qui, parfois, donnent l'impression de faire du remplissage. Malheureusement, ce sera aussi une constante dans beaucoup de films produits par Full Moon par la suite. Toutefois, il faut remettre PUPPET MASTER dans son contexte, le film sort à la fin des années 80 directement en vidéo mais dispose d'une facture cinéma ainsi que d'effets spéciaux plutôt réussis. Enfin, il impose une galerie de marionnettes étonnantes que ce soit celui qui est équipé d'une perceuse sur le sommet de son crâne ou bien une version miniature d'un tueur de giallo. Armé d'un couteau, visage blafard, chapeau et pardessus noir, cette marionnette semble tout droit sorti de SIX FEMMES POUR L'ASSASSIN. Evidemment, il s'agit de conjectures puisque David Schmoeller s'est contenté de révéler que le visage et les cheveux de cette poupée étaient inspirés de Klaus Kinski. Quoi qu'il en soit, toutes ces marionnettes, chacune ayant ses propres caractéristiques, donnent au film une grande partie de son cachet et viennent renforcer l'ambiance étrange de PUPPET MASTER. Le film sera suivi assez vite de PUPPET MASTER II de Dave Allen et PUPPET MASTER III de David DeCoteau, les trois films étant, de loin, les meilleurs épisodes de la saga !

En France, le premier PUPPET MASTER n'était jamais sorti jusqu'ici en DVD. Cette sortie tardive a malheureusement un peu le défaut d'arriver à une période de transition entre le DVD et la haute définition. Car le film de David Schmoeller existe en Blu-ray que ce soit aux Etats-Unis ou en Grande Bretagne. Dans les deux cas, on peut découvrir sur les Blu-ray des suppléments comme des commentaires audio ou la Featurette «No Strings Attached» qui avait été produite à l'époque de la sortie initiale du film. Tout cela, nous ne le trouverons donc pas sur l'édition DVD française. D'un autre côté, il y a deux points à préciser. La sortie des Blu-ray dans les pays anglo-saxons permet de découvrir à présent le film dans son format d'origine, ou approchant, alors qu'il était recadré auparavant. Et, bien évidemment, les Blu-ray et DVD disponibles hors des frontières de l'hexagone ne proposent aucune option française ! Artus Films propose donc bien le métrage avec un transfert 16/9 cadré dans ce format 1.78 mais aussi, et surtout, des sous-titrages ainsi que le doublage français. Cela rend donc le film plus accessible au public francophone. L'image du premier PUPPET MASTER s'avère franchement jolie. Nous sommes bien loin des conditions dans lesquelles le film avait été distribué jusqu'ici. Les pistes sonores sont, quant à elles, moins surprenantes. Que ce soit la version originale ou le doublage français, les bandes sonores ne font pas de grandes étincelles. C'est tout de même très fonctionnel.

En complément, Artus Films propose les bandes annonces de PUPPET MASTER mais aussi de ses deux suites, PUPPET MASTER II et PUPPET MASTER III. On peut aussi y voir une petite galerie de photos. Mais l'éditeur, comme à son habitude, a produit un supplément en allant interviewer Francis Barbier qui connaît bien l'univers de Charles Band. Il nous sort ainsi des Laserdisc, CD-Audio ou VHS de plusieurs des métrages de manière à appuyer ses propos. Evidemment, il revient sur le parcours de Charles Band, de son musicien de frère tout en évoquant le réalisateur du film, les polémiques ou encore les effets spéciaux.

Rédacteur : Antoine Rigaud
4 news
635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
On aime
Des marionnettes mémorables
Des protagonistes hauts en couleurs
Intrigue abracadabrante
Atmosphère très particulière
On n'aime pas
Dommage de ne pas avoir repris les suppléments anglo-saxons
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L'édition vidéo
PUPPET MASTER DVD Zone 2 (France)
Editeur
Artus
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h25
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Stéréo Surround
Francais Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Français
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