Header Critique : MEN BEHIND THE SUN (CAMP 731)

Critique du film et du DVD Zone 0
MEN BEHIND THE SUN 1987

CAMP 731 
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Avant de mettre la main sur cette édition de CAMP 731, j'avais déjà eu l'occasion de voir le film. Lors d'une projection dans le cadre d'une nuit asiatique de l'Etrange Festival à Paris. Une soirée assez particulière puisque tout le monde était probablement là pour se payer une bonne tranche de cinéma extrême. Si RUN AND KILL et RED TO KILL avaient été perçus comme des films " bon enfant " par l'assemblée (même si certains des sujets ne prêtent pas à rire), la projection de CAMP 731 se termina à l'aube dans un silence de mort ou presque ! Tout le monde était épuisé ? Oui, c'est sûr ! Mais le film en question ne donne pas non plus l'occasion de pavoiser ou de se moquer. Au contraire, il aurait plutôt tendance à mettre le spectateur très mal à l'aise...

Durant la Seconde Guerre Mondiale, les Japonais occupent une partie de la Chine. Ils érigent un camp de concentration en Mandchourie. Les Japonais n'ont rien à envier aux nazis puisque le camp en question sert à différents tests dont ceux pour l'élaboration d'armes bactériologiques. Une poignée de gamins nippons arrivent pour suivre une instruction, bourrage de crâne, dont l'un des préceptes est d'apprendre que tout ce qui vit dans le camp, en dehors des japonais, sert de cobaye ! Une éducation et un environnement qui ont de quoi donner naissance à une flopée de psychopathes nationalistes. On suit donc les derniers moments de ce camp à travers les yeux des enfants mais aussi par la représentation d'expériences ignobles.

Après la vision du film, on peut se demander ce que l'on doit en penser. Partagé entre l'idée que le camp en question a bel et bien existé et la façon dont le cinéaste a réalisé son film. On peut comprendre l'envie de dénoncer les atrocités qu'ont pu endurer les pensionnaires du camp. Mais les moyens utilisés par le réalisateur dépassent de loin les techniques cinématographiques conventionnelles. Je sais que nous avons déjà expliqué ici que la mort réelle d'animaux dans un film ne nous choque pas dans le cas d'un film comme AU PAYS DE L'EXORCISME par exemple. Pourtant, dans CAMP 731, ces images nous gênent fortement puisqu'elles n'ont pas de véritable justification. Certains me diront qu'il s'agit de coller à la réalité. Mauvais argument puisqu'il n'existe pratiquement pas de documents concernant le camp mais nous y reviendrons. Dans le cas des films de "cannibales", les animaux sont tués rapidement pour être ensuite cuisinés par les indigènes locaux ce qui ne dépareillerait pas dans un documentaire. CAMP 731 éradique des animaux (un chat et pas mal de rats) de manière atroce. Et il insiste à fond et de manière complaisante sur la séquence du chat. Beaucoup trop pour être honnête ! Une complaisance qui se retrouve dans les fameuses scènes d'expériences. Lorsqu'elles surviennent, à la manière des scènes de cul dans un film porno, le récit (?) disparaît, et souvent les personnages eux-mêmes, pour décrire dans le détail le calvaire des victimes. Au passage, on nous présente ce type de séquence en indiquant une date exacte et parfois un lieu. Même si le réalisateur a fait de nombreuses recherches, on a du mal à imaginer qu'il puisse rester des traces aussi exactes (les dates) de ces faits puisque les japonais ont tout détruit avant d'évacuer le camp. Et n'oublions pas une infâme dissection d'un jeune garçon qui ne s'embarrasse d'aucun effet spécial. Le réalisateur ayant trouvé le moyen de filmer l'autopsie d'un enfant. Ne perdant pas le nord, il proposa aux médecins commandités par la police de porter les costumes du film (sic !). Sans savoir cela, cette séquence est déjà l'une des plus vomitives que j'ai pu voir.



Autant dire que CAMP 731 est un film d'exploitation dans sa plus pure (ou dans ce cas, sale) appellation. Gratuité et complaisance dans le propos que l'on pourrait mettre sur le dos d'un tâcheron sans cervelle. Mais T. S. Mous n'est certainement pas un mauvais cinéaste. Cela se sent dès qu'il film la fine trame qui sert de lien entre les scènes d'atrocités et particulièrement l'histoire des enfants. On trouve là une beauté artistique que l'on ne peut imputer à un réalisateur sans aucun talent. En racontant une véritable histoire plutôt que d'aligner les atrocités, CAMP 731 aurait gagné en honnêteté. Le fait que le film provienne de Chine Populaire aurait encore plus tendance à nous mettre sur nos gardes concernant son contenu. Les Japonais du film sont tous dépeints comme des monstres. Bien sûr, il y a les enfants qui donnent une image positive des habitants du pays du soleil levant. Ce serait oublier que leur instruction peut mener à l'idée que l'éducation japonaise ne produit que de mauvaises personnes. Sur la fin, l'un des mômes hésite quelques secondes avant de s'agripper à la bannière japonaise face à une dernière atrocité de plus : la mort d'une personne avec qui les jeunes avaient tissé une amitié. CAMP 731 joue donc sur les deux tableaux. Le film se termine par un texte relatant l'histoire du " scientifique " qui administrait le camp tout en pointant un doigt accusateur vers les Etats-Unis. Exploitation et propagande sans avoir l'air d'y toucher. Alors, Monsieur T. F. Mous. croit peut-être dans sa démarche de dénonciation. Mais nous, on a du mal à y croire surtout qu'il a continué dans la même veine avec son film suivant : THE NANKING MASSACRE. Toutefois, précisons ici, que T. F. Mous. n'a pas réalisé les deux suites de CAMP 731 même si son film suivant est parfois rattaché à la série.

Que l'on pense du bien (?) ou du mal de CAMP 731, on ne peut que reconnaître à l'éditeur Japan Shock d'avoir réalisé du bon boulot avec ce DVD. La distribution d'un disque tel que CAMP 731 restera de toutes façons confidentielle. Le bon boulot, c'est déjà simplement de proposer une copie du film en format cinéma respecté dans un état correct. Mais aussi d'ajouter une bande-annonce d'époque ainsi qu'une galerie de photos où l'on retrouve essentiellement les photos d'exploitation chinoises. Maugréer davantage sur la qualité de ce DVD serait une action dérisoire. D'accord, le master est couvert de défauts de pellicule et n'a pas la clarté de ce que vous trouverez sur les DVD des gros éditeurs (encore que parfois ?). A la décharge de l'éditeur, il faut dire que les copies de ce film sont assez rares. Oui, le sous-titrage anglais n'est pas parfait avec une poignée de fautes d'orthographes. Des défauts qui ne doivent pas nous faire perdre de vue que ce genre de films n'existera pas avant longtemps (jamais ?) dans une autre édition. Et si jamais, cela devait se produire, il est presque certain que vous n'obtiendrez pas grand chose de plus ! Au passage, précisons que la bande-son chinoise d'origine a la particularité d'être en chinois, ce qui est normal, mais aussi en japonais. Enfin, le menu principal du DVD vous met directement dans le bain ce qui pourrait bien dissuader pas mal de spectateurs d'aller plus loin !

Le film fait tout pour choquer son auditoire et ne mène nulle part. Il faut bien plus de subtilités pour parler d'un sujet aussi grave que celui-ci. Il n'a pas la distanciation d'un Ilsa, un message profond à la CANNIBAL HOLOCAUST (si, si, je vous assure !) ou l'imagination de ce qui nous fait aimer le cinéma d'horreur. Avec CAMP 731, ce n'est plus à un film d'horreur auquel on assiste mais à une sorte de spectacle voyeuriste essayant de se confondre avec une réalité, sûrement tout aussi abominable, qui mérite un peu plus de respect ! CAMP 731 laisse finalement le spectateur dans un dégoût profond.

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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Le DVD est plutôt bien fait !
On n'aime pas
Film trop voyeuriste pour être honnête
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L'édition vidéo
HEI TAI YANG 731 DVD Zone 0 (Hollande)
Editeur
Japan Shock
Support
DVD (Simple couche)
Origine
Hollande (Zone 0)
Date de Sortie
Durée
1h44
Image
1.85 (4/3)
Audio
Mandarin Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Néerlandais
  • Anglais
  • Supplements
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    • Galerie de photos
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