Header Critique : PLUIE DU DIABLE, LA (THE DEVIL'S RAIN)

Critique du film et du DVD Zone 2
LA PLUIE DU DIABLE 1975

THE DEVIL'S RAIN 

Au XVIIIème siècle, un sorcier sataniste jette une malédiction sur la famille Preston qui l'a dénoncé après lui avoir volé un livre recensant les âmes vouées au diable. Plusieurs générations plus tard, le sorcier (toujours vivant ?) continue son emprise sur les Preston avec l'ambition de récupérer son précieux manuscrit. Tandis que la famille est enlevée par ses hommes de main, des âmes damnées habitant des corps de cire, le plus jeune fils (Tom Skerritt) va tenter de briser la malédiction en affrontant les adorateurs de Satan.

Le milieu des années 70 est une époque lourdement marquée par le succès du fantastique «satanique» avec ROSEMARY'S BABY de Roman Polanski ou L'EXORCISTE de William Friedkin. LA PLUIE DU DIABLE s'inscrit profondément dans ce courant, en nous proposant d'infiltrer une secte démoniaque et ses rituels blasphématoires. Il s'agit également du premier film américain de Robert Fuest, qui avait jusqu'alors marqué le cinéma britannique grâce à son ABOMINABLE DOCTEUR PHIBES et sa séquelle. Des origines anglaises qui vont d'ailleurs teinter LA PLUIE DU DIABLE d'une couleur bien plus européenne qu'américaine.

Comme nous vous l'annoncions lors de notre chronique de l'édition zone 1, LA PLUIE DU DIABLE est un film très paradoxal. Malgré un casting de grande qualité (Ernest Borgnine, William Shatner, Tom Skerritt, et même un jeune John Travolta dont c'est la première apparition cinématographique), les personnages sont peu convaincants car peu incarnés. Si la direction artistique est souvent superbe (voir le décor de l'église satanique), si le faciès énuclée des sbires du sorcier est très impressionnant, il faudra aussi composer avec des effets ou des maquillages grossiers et peu dignes (comme Borgnine qui se transforme en grotesque bouc humain dans une explosion de pétard). La mise en scène de Fuest, la plupart du temps classieuse, sombre régulièrement dans la facilité et même la complaisance (comme ce final étiré en longueur jusqu'à l'absurde). Le récit est également mené de manière contrastée, à la fois trépidant et brassant les personnages, mais aussi confus, chaotique (comme ce long flash-back explicatif arrivant comme un cheveux sur la soupe en milieu de métrage), et perdant parfois tout sens de rythme.

Sans être non plus irrecommandable, LA PLUIE DU DIABLE est donc un beau gâchis. La petite aura du film (on peut en voir quelques images dans le TARNATION de Jonathan Caouette) vaut plus pour ses provocations de production que ses qualités artistiques. En effet, Anton LaVay, fondateur de l'église de Satan aux Etats-Unis, fut consultant sur le film. Une collaboration avant tout destinée à s'assurer un peu de publicité sulfureuse à moindre frais. Depuis LA PLUIE DU DIABLE, Robert Fuest a déserté les plateaux de cinéma pour se consacrer à la télévision. Il fera un come-back sans suite avec le film érotique APHRODITE en 1982, oeuvrette que la comédienne Valérie Kaprisky, alors débutante, aimerait voir disparaître à jamais…

Déjà édité par deux fois aux Etats-Unis via un disque américain de qualité passable (comme nous le détaille notre chronique) puis une réédition récente largement plus prestigieuse, LA PLUIE DU DIABLE choisi, entre les deux, la voie de la médiocrité pour sa sortie française et n'y gagne donc pas lors de son passage en Zone 2. Le film, tourné au format 2.35, est ici recadré en 1.77. Pour être bien sûr que le spectateur remarque la supercherie, l'éditeur laisse le générique de début au format original avant d'enchaîner sur le film recadré. L'image, bien entendue non anamorphosée pour le 16/9 (la nouvelle édition américain ayant le bon goût de proposer cette option), est globalement de bonne tenue sans faire d'étincelles techniques.

L'option sonore unique est un mono en version originale, l'éditeur n'ayant visiblement pas retrouvé le doublage français (rappelons que le film fut exploité chez nous en 1977). Innovation, tout de même, le sous-titrage français permettra aux non anglophones de goûter à l'averse diabolique, les deux DVD américains en étant dépourvus. Aucun bonus à se mettre sous la dent, pas même la bande-annonce. Autant dire que la famille Preston n'est pas maudite que par le diable, mais aussi par les éditeurs de DVDs.

Rédacteur : Eric Dinkian
Photo Eric Dinkian
Monteur professionnel pour la télévision et le cinéma, Eric Dinkian enseigne en parallèle le montage en écoles. Il est auteur-réalisateur de trois courts-métrages remarqués dans les festivals internationaux (Kaojikara, Precut Girl et Yukiko) et prépare actuellement son premier long-métrage. Il collabore à DeVilDead depuis 2003.
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L'édition vidéo
THE DEVIL'S RAIN DVD Zone 2 (France)
Editeur
D'Vision
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h26
Image
1.78 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Mono
Sous-titrage
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