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Critique du film et du DVD Zone 2
SHOCKWAVE 2005

 

Lors d'un voyage aérien, des robots militaires s'activent dans la soute d'un avion et mettent en pièces les passagers organiques de l'appareil, qui ne tarde pas à s'écraser sur une île. Sans nouvelle, l'armée envoie un petit commando sur place pour évaluer la situation. Dans le même temps, des criminels sont forcés de faire escale sur l'île. Tout ce petit monde sera rapidement confronté aux tentacules mécaniques de nos robots programmés pour tuer.

Déjà, à la base, les robots ont tendance à tomber entre les mains d'affreux personnages capables de leur faire accomplir des tâches aussi ingrates que vilaines. Mais si, en plus, vous leur donnez leur propre intelligence, vous multipliez les chances de voir votre serviteur mécanique vous passer sur le corps. En ce qui concerne les lois de la robotique susceptibles d'éviter un dérapage dangereux, il est préférable de les oublier car, au cinéma, les êtres artificiels qui s'y conforment sont en réalité très rares avec, en tête, le sympathique Robby de PLANETE INTERDITE. De toute façon, ce ne sont pas les militaires qui vont s'embarrasser d'un protocole visant l'impossibilité pour un robot de trucider un être humain. Dans SHOCKWAVE, nos robots ont donc été créés dans la louable intention de limiter les pertes humaines durant des conflits armés tout en augmentant le nombre de morts violentes chez l'ennemi. Nés pour tuer, les robots vont se rebeller car ils n'ont plus aucune envie de suivre les ordres de leurs créateurs. Bilan : nos robots revendicateurs vont continuer à tuer les petits bonshommes qui se dressent sur leur chemin. Même les robots n'échappent pas à leur destinée !

Le film de Jay Andrews n'est pas un pamphlet sur les dangers de la course à l'armement et encore moins un pensum sur la place de l'intelligence artificielle au sein de notre société. Bien qu'intitulé A.I. ASSAULT pendant un temps, le film a finalement pris le titre plus percutant de SHOCKWAVE. Et sous ce titre, la maison de production, CineTel, a placé un beau visuel favorisant de nombreux fantasmes. Un soldat en treillis est aux prises avec une pieuvre mécanique pendant que, au fond, un blindé s'apprête à attaquer. SHOCKWAVE, ce serait la guerre du futur à grande échelle sur votre petit écran de télévision puisque le film a été produit pour le marché de la vidéo. Le souci est que des tanks, dans le film, y en a pas ! Ce qui n'est pas vraiment surprenant puisque la production est assurée par CineTel, dont le président annonce fièrement financer des «produits de qualité à prix raisonnable». Entendez par là que le budget économique du film va être confié à Jay Andrews, pseudonyme derrière lequel se cache cet auteur de Jim Wynorski.

Comment ne pas parler d'auteur en évoquant Jim Wynorski puisque l'homme semble obsédé depuis quelque temps par des thématiques récurrentes. C'est pourquoi il est intéressant d'étudier attentivement L'ILE DES KOMODOS, KOMODO VS COBRA et SHOCKWAVE. Oui, dans SHOCKWAVE, il n'y a pas plus de dragons de Komodo que de chars d'assaut mais les points communs ne concernent pas cet élément précis. Il faut plutôt s'intéresser à cette envie de mettre en exergue, l'air de rien, la perversion de la science par les militaires. Dans les trois films, les scientifiques travaillent pour le bien de l'humanité et se feront piétiner par leurs expériences qui tournent mal : génétiques ou cybernétiques, cela revient au même ! Une nouvelle fois, dans SHOCKWAVE, nous aurons aussi droit à l'arrivée prochaine d'un bombardement de l'île destiné à mettre un terme à la menace. Nos héros doivent ainsi survivre à leurs agresseurs mais également trouver un moyen rapide de s'échapper. Enfin, autre thème important, que l'on trouve déjà dans L'ILE DES KOMODOS, Jim Wynorski semble nous envoyer un message moral avec «le crime ne paie pas». Des braqueurs n'ont pas le temps d'aller dépenser le fruit de leur butin qu'ils se retrouvent bloqués sur une île, sans échappatoire et à la merci des griffes d'un agresseur sans pitié. Les monstres de Jim Wynorski viennent donc châtier ceux qui bouleversent l'ordre moral et la cupidité. A la fin de SHOCKWAVE, le héros désinvolte jette carrément des liasses de billets par les fenêtres de manière à bien exprimer son détachement vis-à-vis de l'argent et donc sa droiture. Tout le contraire, finalement, de Jim Wynorski qui, lui, ne jette pas du tout l'argent par les fenêtres. Parce que de l'argent, c'est comme les Komodos et les tanks, y en a pas vraiment non plus dans SHOCKWAVE ! Alors, auteur ou filou, ce Wynorski qui nous revend une nouvelle fois un scénario interchangeable ? On s'en tiendra seulement à exposer les faits et nous vous laisserons libre de votre opinion !

Dans les faits, soyons tout à fait honnêtes ! Wynorski nous ressert donc un canevas très similaire à L'ILE DES KOMODOS et KOMODO VS COBRA. Mais cette nouvelle mouture s'avère un peu éloignée des deux fumisteries sus-citées. Car, avec peu d'argent, animer en images de synthèse des créatures organiques crédibles tient de la gageure. Les bestioles mal incrustées, au rendu artificiel et aux actions non coordonnées face aux acteurs y étaient légion. Cela s'avère moins compliqué de placer à l'écran une boîte de conserve qui se déplace sur des tentacules métalliques. Les robots de SHOCKWAVE apparaissent plus vivants car, paradoxe, ce sont des machines. Il reste encore ici ou là quelques beaux cafouillages, comme cette actrice qui est propulsée en arrière alors que les membres du robot l'ont déjà lâchée depuis longtemps mais, dans l'ensemble, les effets spéciaux font plutôt illusion. De plus, les reptiles n'offraient que des possibilités limitées pour gober leurs ennemis alors que les robots du film sont pourvus d'un attirail plus développé dans le domaine de l'invention meurtrière : dégoupillage de tête, décapitation avec lame acérée, vaporisation au laser... Des possibilités qui cassent la routine qui s'installait bien vite dans les deux films qui utilisaient, rappelons-le encore une fois, le même décor et des situations très similaires. A l'écran, le spectacle est, en tout cas, plus rythmé et sympathique même si le tout ne vole pas bien haut.

Sans vouloir vous gâcher la surprise, il est important aussi de préciser que tous les noms «connus» au générique sont accessoires. Une bonne partie d'entre eux sont dans l'avion qui s'écrase (grâce à une ellipse, bien sûr !) au début du film et on ne les reverra plus ensuite pour cause de décès. Exit donc Alexandra Paul, Robert Picardo et George Takei. En ce qui concerne Tim Thomerson et Michael Dorn, ils se bornent à jouer les haut gradés qui débitent quelques dialogues à plusieurs kilomètres de l'île où se déroule la majeure partie de l'action. Les vrais héros, ceux qui vont occuper l'espace, ce sont Joshua Cox et Joe Lando (que vous avez pu voir dans la série DR QUINN). A présent, vous ne pouvez plus être surpris et il vous sera possible de goûter, sans arrière-pensées, à cet alimentaire SHOCKWAVE où les militaires s'évertuent à tirer comme des malades à la mitrailleuse sur les robots alors qu'on leur a bien dit que le blindage était impénétrable. Les spectateurs, au moins, eux, ils ont suivi le briefing !

Grâce à Opening, on peut voir s'animer sur notre écran SHOCKWAVE avec un transfert 16/9 plutôt honorable. La compression ne dérape pas trop, l'image est relativement détaillée et il n'y a donc pas de quoi se plaindre outre mesure. Pour le son, l'éditeur n'a pas repris la piste 5.1 originale et ne propose ce format sonore que pour le doublage français. La version originale anglaise se contentera d'une piste en stéréo surround. La surprise est que cette dernière s'avère plus dynamique et précise que la piste française en 5.1, qui manque de profondeur. Dans les scènes d'action ou sur le fort sympathique thème musical de Chuck Cirino, lorgnant parfois sur une partition de Morricone, le rendu sonore de la piste stéréo est plus probant.

La partie supplémentaire se limite à la bande-annonce proposée en version originale. Mais amusez-vous tout de même à lire le verso de la jaquette qui est, en soit, une sorte de supplément humoristique. Ainsi, le résumé hésite entre l'envoi sur l'île d'un régiment ou d'un bataillon militaire alors qu'à l'écran, cela se résume à trois ou quatre soldats. Les oeuvres cinématographiques en référence à SHOCKWAVE sont, elles aussi, curieusement choisies à l'exception de LA GUERRE DES MONDES dont le design des créatures s'inspire.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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L'édition vidéo
SHOCKWAVE DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h30
Image
1.85 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Stéréo Surround
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Français
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