Header Critique : DANS LE NOIR (LIGHTS OUT)

Critique du film
DANS LE NOIR 2016

LIGHTS OUT 

Rebecca est une jeune fille qui a décidé de s'éloigner de son cercle familial à cause des terreurs nocturnes qui l'ont hantée alors qu'elle était enfant et ont failli la rendre folle. Lorsque son jeune frère Martin (vivant désormais seul avec sa maman dépressive) est en proie aux mêmes visions d'épouvante dès que la nuit arrive, Rebecca revient affronter ses démons afin d'éviter à son petit frère de vivre la même expérience.

DANS LE NOIR est l'adaptation du court métrage éponyme réalisé en 2013 par David F. Sandberg dans lequel une entité maléfique qui n'apparaît que dans le noir terrorise une jeune femme. C'est d'ailleurs sa propre épouse Lotta Losten qui joue le rôle principal, et que l'on retrouve également dans le début du long métrage en train de manipuler à nouveau les interrupteurs !

Dans le long métrage, l'histoire est extrapolée et l'entité devient Diana (Alicia Vela-Bailey), à l'origine une petite fille mystérieuse ne supportant pas la lumière et morte dans un hôpital psychiatrique dans des conditions douteuses. L'histoire de Diana est étroitement liée à celle de Sophie (Maria Bello) , la maman de Rebecca et Martin, laquelle entretenait une relation privilégiée avec la défunte lors de son court séjour au même hôpital. Diana revient hanter Sophie et s'emploie à éliminer tous ceux qui se mettront en travers d'elle et Sophie, jusqu'aux pères de ses deux enfants.

Si DANS LE NOIR a été produit par James Wan à qui l'on doit notamment quelques SAW et autres CONJURING, ANNABELLE et cette cohorte de films d'épouvante bon marché qui rencontrent un succès fracassant à travers le monde. Aucun hasard ici. DANS LE NOIR surfe sur la même vague d'épouvante sur fond de possession démoniaque et de maison hantée. Et tous les ingrédients nécessaires propices à la peur sont bien là. Diana (ou plutôt son ombre) n'apparaît que dans le noir ou la pénombre, et elle ne se limite pas à la maison familiale. Son ombre tout comme ses mains longilignes font penser à la morte vivante de [REC] enfermée dans l'appartement du haut . Bien que l'apparence de cette entité soit la même que dans le court métrage, David F. Sandberg lui a ajouté des yeux lumineux dans le noir qui font immédiatement penser aux pirates assoiffés de vengeance de THE FOG. Il y a également tous les bruits qui s'amplifient pendant la nuit : parquet qui grince, la porte qui s'entrouvre toute seule ou que l'on essaie d'ouvrir depuis l'extérieur. Sans oublier la lumière qui tente en rôle prépondérant : les personnages de ce film peuvent espérer échapper à la maléfique Diana seulement dans la lumière.

Inévitablement, le film rappelle la cohorte de longs métrages connectant peur du noir et des enfants assaillis de visions cauchemardesques. NUITS DE TERREUR, entre autres, ou encore LE PEUPLE DES TENEBRES de Robert Harmon. Ici, le réalisateur exploite néanmoins à merveille les terreurs enfantines du noir, et bien que le film ne dure que 1h21, les scènes d'épouvante alternent avec les scènes suggestives qui ne font qu'augmenter la tension et préparent le prochain sursaut….lequel est garanti ! Ce qui rappelle aussi immanquablement le travail que Jennifer Kent effectua pour l'excellent THE BABADOOK dans lequel la peur du noir était matérialisée par un méchant croquemitaine. D'ailleurs, tout comme dans THE BABADOOK le jeune Martin (campé par Gabriel Bateman) décide d'affronter sa peur du noir et de combattre celle qui le personnalise. Ce qui sert également de prétexte à ressouder les liens familiaux entre lui-même, sa sœur Rebecca (Teresa Palmer) et leur mère.

Et c'est là où le bât blesse : malgré toutes les bonnes recettes d'épouvante utilisées, le scénario du film demeure prévisible, formaté, creux. Le film manque cruellement d'innovation et de surprises pour le transformer en bon film d'horreur. Les explications sur l'enfance et la mort de Diana arrivent trop facilement dès le début du film, tout comme celles représentées par des graffitis sur les murs. En voyant la maman qui est réputée dérangée et dépressive du fait de la perte successive de ses deux maris, le spectateur se rend compte aisément qu'elle n'est pas folle mais qu'elle cache un secret la liant à Diana.Rebecca qui s'était éloignée de sa famille revient en force avec son petit ami Bret (Alexander di Persia) pour sauver son frère et sa mère : on se doute bien que les héros vont combattre vents et marées et finir en famille soudée, LA valeur refuge !

Quant aux effets spéciaux, heureusement qu'on ne nous a pas imposé de 3D ou d'effets spéciaux numériques, cela console et rend nostalgique de la période des Freddy, entre autres références de films aux effets encore crédibles. De toute manière, la cible rêvée par les producteurs reste bien évidemment les adolescents - le film est à peine interdit aux moins de 12 ans -. Là encore une déception : les scènes d'horreur manquent, même si l'effet de suggestion apparait relativement réussi.

Le court métrage LIGHTS OUT réussit à produire plus d'effet en quelques minutes que le long métrages avec des explications trop évidentes que l'on veut nous servir comme un plat tout chaud sorti du micro ondes….Peut-être qu'avec une production Suédoise et non Américaine David F. Sandberg aurait pu obtenir un meilleur résultat ? C'est ce que nous aurions pu découvrir à dans le cadre d'un festival de cinéma fantastique notamment, où les films Scandinaves arrivent toujours à se distinguer.

Rédacteur : Anne Barbier
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