Header Critique : CLANDESTIN, LE (UNINVITED)

Critique du film et du DVD Zone 2
LE CLANDESTIN 1988

UNINVITED 

Une expérience médicale qui tourne mal ! Encore une ? Oui. Et sur un chat qui s'échappe d'un laboratoire qui s'introduit sur un yacht en partance pour les Caraïbes. A son bord, Walter Graham, un homme d'affaires (Alex Cord) qui a réussit à entrainer deux minettes en goguette (Shari Shattuck et Clare Carey) ainsi que leurs nouveaux potes (Eric Larson, Rob Estes & Beau Dremann), tout en réussissant à planquer quelques millions de dollars des suites d'une juteuse affaire. Mais le comparse Mike (George Kennedy) n'aime pas cette compagnie des 5 jeunes… quoiqu'il en soit, peu importe, le chat mutant va s'empresser de mettre le bordel à bord et contaminer ce beau monde.

A la manière d'un Albert Pyun quelques années plus tard, Greydon Clark a toujours trouvé le moyen de réunir un casting de noms connus. On retrouve de ce fait en tête de distribution un George Kennedy qui passe de films comme AIRPORT et ses trois suites à une carrière 80's faites de vaches maigres. Donc des choses bizarres comme DEMONWARP, BOLERO avec Bo Derek ou encore CREEPSHOW 2. Clu Gulager est non seulement le père du réalisateur John Gulager (FEAST, PIRANHA 3DD), mais également un acteur de second plan à la filmographie impressionnante de plus de 150 films , allant de séries TV dans les années 50 jusqu'à des choses comme PUPPET MASTER 5 en passant par A BOUT PORTANT, VŒUX SANGLANTS ou LE RETOUR DES MORTS VIVANTS. Enfin, Alex Cord est une gloire de la TV US mais a œuvré dans plusieurs films de genre comme L'ETRUSCO UCCIDE ANCORA, excellent Gilalo, le sympathique téléfilm de SF GENESIS II mais aussi CHOSEN SURVIVORS et ses chauves-souris agressives. Les attaques animales, ça le connaît. Notre panorama du casting ne serait pas complet sans Shari Shattuck, starlette éphémère des années 80, héroïne d'un WIP THE NAKED CAGE, naviguant dans les eaux troubles du DTV fin 80's dont BODY CHEMISTRY 3, IMMORTAL SINS ou encore le ARENA de Peter Manoogian.

Greydon Clark subit de plein fouet l'assèchement du marché B et horreur du milieu des années 80. S'il réussit encore à sortir au cinéma les rigolos TERREUR EXTRA-TERRESTRE, FINAL JUSTICE ou encore son opus de SF plus ‘sérieux' THE RETURN, la propension à sortir un chat mutant tueur pour UNINVITED fut très mince. A noter que le film est sorti une première fois en France en VHS chez Partner & Partner sous le titre UNINVITED – L'INTRUS, avant de débarquer retitré en DVD chez FIP en LE CLANDESTIN. Ce qui ne l'empêchera pas de sévir plus tard avec LAMBADA : THE FORBIDDEN DANCE. Greydon s'y connaît en film sur les contaminations.

Clark produit, écrit, fait un cameo et joue dans son propre film. Et réussit à atteindre des tréfonds de connerie, d'inepties et de non-sens en tous genres. Une somme impressionnante de décisions d'une abyssale stupidité éclate en pleine poire du spectateur. Rien que le début avec l'échappée du chat à epine piquousé d'un sérum secret. Tellement secret que la porte du laboratoire reste ouvert. Pas que celle du labo : toutes. Que le chat est contaminé et une horde (euh…trois personnes) de gardes le poursuivent avec une protection antiradiations. Mais pas l'équipe de médecins – qui doivent donc être immunisés à la base. Un escroc international au milieu d'une opération douteuse à base de millions de dollars en vient à draguer deux minettes esseulées ? Logique. Les inviter sur son yacht alors qu'il risque sa vie ? Normal ! les filles à moitié à poil qui ne pensent qu'à s'éclater ramènent des types ramassés en terrase d'un bar à bord du yacht ? Ca ne choque personne ! Allez, une nouvelle tournée. Le gang veut buter un agent de Wall Street en pleine mer ? Autant le buter dans le jacuzzi du yacht, ca fait toujours 3 minutes de métrage en plus pour remplir les 90 minutes réglementaires. Et Clark introduit une multitude de probabilités de suspens : les millions de dollars cachés dans des valises ! Le gouvernement américain va-t-il s'inquiéter de cette évasion fiscale ? Kennedy aura-t-il la patience de ne pas buter les cinq nouveaux arrivants ? Le chat va-t-il supprimer ses victimes car ce sont des méchants escrocs/tueurs/buveurs d'alcool/fumeurs de moquette/obsédés de la baise en fond de cale ? Les zigouiguis électroniques qui font office de musique vont ils crever nos tympans déjà meurtris par la VF stridente ? C'est juste INSOUTENABLE ce suspens qui défile sous nos yeux !

En fait, on en vient à se demander si Clark ne cherche pas un second degré quelconque. Mais en voyant le monstre sortir du corps du chat (oui, le monstre sort par la bouche du chat et y rentre fissa après avoir mordu tout le monde). Puis en étant témoin du monstre/marionnette agité à l'arrière d'une voiture ou caché derrière un tas cartons sur le bateau : non, c'est pas possible. Clark fait un film de frousse sérieux, avec du sang et tout, et tout. Avec une steadycam au ras du sol pour faire illusion. Sauf que déjà : un chat mutant = fausse bonne idée. On a pas peur d'un chat, encore moins d'un marionnette. En fait, Clark commet toutes les erreurs possibles pour qu'on se moque du film. Attention, on ne rit pas avec le film. On rit du film. Le cas reste grave, docteur, car même au 36e degré, le film ne parvient jamais à retenir l'attention. Sauf pour de mauvaises raisons, comme Rob Estes lisant le Wall Street Journal (oui, on est sérieux dans LE CLANDESTIN), rêvant de rencontrer Alex Cord (son héros financier) alors que son pote porte une chemise hawaïenne et ne rêve que de culbuter le joli popotin qui passe devant lui. Mais le film ne s'arrête pas en si bon chemin. Car si l'histoire ne tient pas de bout, si les effets spéciaux Tomato-ketchup sauce arrive à l'écran comme l'éruption d'un Krakatoa en crise de toux chronique, on aura aussi droit à une tempête finale magistrale qui fera couler le bateau. Et là… horreur, malheur. Si le peu de moyens mis à disposition ont presque fait illusion, la maquette du bateau enfonce le clou du cercueil. Tourné selon Clark dans sa piscine, on écarquille les yeux. Un spectacle atomique. TITANIC, à côté, c'est de la gnognote. Même le bateau des morts vivants de EL BUQUE MALDITO, déjà coupable d'une grave atteinte à nos neurones, paraît avoir été fait avec ILM dans un galop d'essai. On reste transi, paralysé par tant d'art, sans compter que le chat ne sait pas nager donc il saute sur une valise La bouche ouverte, congestionné, on songe alors… c'est donc cela, le cinéma ?

D'un autre côté, passé l'ahurissement général à voir cette péloche et à comprendre qui a pu bien mettre ne serait-ce que quelques dollars à la production du film, LE CLANDESTIN existe aussi pour nos beaux yeux. Pour notre ravissement du Bis, notre contentement quotidien de films improbables. Que seraient nos vies sans des choses expérimentales ? Souffririons-nous autant de nos yeux qui saignent à force de regarder ce dont est capable l'âme humaine pour continuer à créer de l'art du pellicule 35mm en 1987 ? Honnêtement, des films avec des chats mutants tueurs, il n'y en pas des masses. Voire pas dut tout. LE CLANDESTIN demeure ainsi unique. Dans son genre, s'entend.

A film bas de gamme et con, édition conne et bas de gamme. C'est FIP qui s'est chargé de la sortie DVD en France, dans une édition pataude qui frise l'upgrade de VHS. Format plein cadre ne respectant donc pas le format d'origine en 1.85 :1, dans une version française unique en mono 2.0 de 86mn40. Pas de doute, nous avons bien fait un bond en arrière dans le temps, tant sur la tête du menu ou là où les sorties s'effectuaient sans respect du spectateur. Pas de copie décente, pas d'alternative à la VF cosmique torchée à la va-vite et des compléments ne présentant qu'un intérêt relatif – celui de se projeter au beau milieu du débiut des années 90 de par les films présentés. Le télécinema n'offre pas de miracle et la définition non plus. Des contrastes oscillant entre le médiocre et l'abominable, des effets de peigne tout au long du film, des noirs bouchés et une gestion des couleurs totalement approximative, des poussières noires le long du film. Bref : c'est affreux.

Il faudra se contenter d'un accès via 4 (4 !) chapitres, d'une fiche film approximative ne précisant qu'un seul acteur, d'un film annonce original et d'autres films annonces du catalogue FIP. LE CLANDESTIN était par ailleurs ressorti dans une édition « 2 films pour le prix d'un » en double programme avec une autre bisserie à bord d'un bateau : LE BATEAU DES TENEBRES, téléfilm de Christian McIntire.

Il est noté «Prix Choc» sur la jaquette du DVD. Il y a eu un prix avantageux pour acquérir l'ensemble, mais il demeure clair qu'on a bénéficié d'aucun choc de quelque nature que ce soit. Si ce n'est d'une édition DVD particulièrement hideuse !

Rédacteur : Francis Barbier
Photo Francis Barbier
Dévoreur de scènes scandinaves et nordiques - sanguinolentes ou pas -, dégustateur de bisseries italiennes finement ciselées ou grossièrement lâchées sur pellicule, amateur de films en formats larges et 70mm en tous genres, avec une louche d'horreur sociale britannique, une lampée d'Albert Pyun (avant 2000), une fourchettée de Lamberto Bava (forever) et un soupçon de David DeCoteau (quand il se bouge). Sans reprendre des plats concoctés par William Friedkin pour ne pas risquer l'indigestion.
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L'édition vidéo
UNINVITED DVD Zone 2 (France)
Editeur
FIP
Support
2 DVD
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h27
Image
1.33 (4/3)
Audio
Francais Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Aucun
  • Supplements
      • Bandes annonces
      • Virus
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