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Critique du film et du Blu-ray Zone B
SHARKNADO 2013

 

Alors que s'abat une tempête monstrueuse sur Los Angeles, Fin Shepard prend la décision d'aller récupérer sa fille, son fils et son ex-femme pour les mettre à l'abri. Un véritable périple largement compliqué par un phénomène climatique hors du commun. Des tornades s'étant formées sur l'océan ravagent la ville en faisant tournoyer, en prime, des milliers de requins…

Depuis une dizaine d'années, la maison de production américaine The Asylum fait un cinéma très opportuniste. Quand un gros studio annonce un film, The Asylum lance la production d'un métrage qui y ressemble… Par exemple, lorsque Steven Spielberg propose sur les grands écrans LA GUERRE DES MONDES, la petite boîte de production sort, à quelques jours d'intervalles, H.G. WELL'S WAR OF THE WORLDS à destination de la vidéo. A force de THE DA VINCI TREASURE, TRANSMORFERS ou THE TERMINATORS, The Asylum s'est forgé une petite réputation. Mais elle s'est aussi bâtie à coups de métrages improbables tels que MEGA SHARK VS GIANT OCTOPUS, SUPERCROC ou 2-HEADED SHARK ATTACK. Evidemment, le filon de la bestiole bouffeuse d'hommes est toujours aussi porteur que ce soit à destination des chaînes de télévision ou bien du marché de la vidéo.

Plus que les films précédents produits par The Asylum, SHARKNADO a connu une exposition médiatique plus importante à la fin de l'année 2013. Une telle couverture aurait pu laisser entrevoir l'arrivée d'un métrage d'exception, plus fortuné, mieux écrits… En réalité, le métrage a surtout profité d'un inattendu bouche à oreille, rebondissant de sites internet jusqu'à des médias plus «prestigieux» qui découvrent bouche bée The Asylum ! Le concept s'avère, il est vrai, assez surprenant et le titre du métrage, SHARKNADO, a manifestement fait mouche. Mais il ne faut pas être dupe, ce nouveau film ne va jamais vraiment au-delà de son idée de départ. Cela s'avère d'ailleurs un peu une constante chez The Asylum pour ce type de films. Les titres et les concepts assurent l'aspect «fun» et vendeur. Mais les oeuvrettes ne remplissent que très rarement leur contrat.

Pour quelques rares idées amusantes, SHARKNADO aligne de longues séquences avec un sérieux olympien ! Et cela s'avère encore bien plus étonnant qu'une tornade distribuant des requins. En effet, si la mise en images du film ressemble à un travail professionnel, les moyens restent particulièrement fauchés. Le réalisateur pioche des images d'archives de façon à nous montrer les services d'urgence ou la police en action. Une façon de donner un peu plus de richesse, à moindre frais, à une production qui se veut spectaculaire. Les stock-shots se montrent tout de même un peu incohérents. Par exemple, une poursuite avec la police affiche quelques passages assez étranges. Mais le plus aberrant est une séquence où l'on voit un hélicoptère en péril. Mais l'appareil n'a pas grand chose à voir avec le modèle utilisé par les personnages jusque là. On retrouve bien ici la personnalité assez troubles des productions The Asylum. La petite maison de production se veut délirante avec l'envie de bien faire mais finit par expédier par-dessus la jambe la moitié de ce qui est filmé...

Des requins et des tornades, c'est la promesse de SHARKNADO. Le héros du film y croit à fond, c'est l'apocalypse, il faut prendre la menace au sérieux. Ca ne rigole plus, Los Angeles est en train de sombrer et les requins vont tout bouffer. Ian Ziering sait sûrement ce qu'il dit puisqu'il connaît bien le quartier, il était l'un des résidents de la série télévisée BEVERLY HILLS. Le comédien prend ici son boulot au sérieux au même titre que ceux qui l'accompagnent : John Heard, Cassie Scerbo ou Tara Reid. Mais leur bonne volonté ne risque pas de nous faire oublier qu'ils évoluent dans un Los Angeles tout ce qu'il y a de plus calme. Quelques plans affichent des destructions ou bien des rues inondées mais les images suivantes nous montrent des lieux totalement sec et avec un ciel plutôt clément. Tout ce petit monde pourrait s'en amuser ou bien le film pourrait accumuler les séquences complètement folles et délirantes, histoire d'offrir à SHARKNADO une ambiance festive et outrancière. Il faudra surtout attendre la fin du métrage pour découvrir les passages les plus généreux. Avant d'en arriver là, SHARKNADO fait un clin d'œil à une scène de 1941 de Steven Spielberg. Les dialogues reprennent s'amusent aussi à citer d'autres films en reprenant une tirade des DENTS DE LA MER ou bien évoquant de manière détournée LE MAGICIEN D'OZ. Néanmoins, il est bon de préciser que le sous-titrage français gomme de manière assez inexpliquée ces clins d'œil qui ont le mérite, si ce n'est d'enthousiasmer, de retenir l'attention. Cela reste tout de même assez maigre comme les quelques rares images gores qui viennent donner, de manière très espacée, un peu de mordant à SHARKNADO. Rien de traumatisant et cela se comprend puisque The Asylum produits ce type de métrages pour des passages en télévision. On espérait qu'avec SHARKNADO, The Asylum s'était enfin lâché en balançait un vrai film délirant, frondeur et jouant à fond le second degré. Raté, on nous sert une nouvelle fois la même recette à base d'effets spéciaux numériques déjà largement recyclés et de comédiens dans le creux de la vague. En tout cas, si SHARKNADO n'est pas franchement un film très recommandable, son concept est plutôt attirant. Au point que, même en sachant à quoi l'on s'expose, l'envie de voir le film, au moins une fois, est présente. Et c'est bien là où The Asylum est le plus fort !

Free Dolphin n'a pas peur des requins et distribue SHARKNADO en vidéo. Mais, auparavant, l'éditeur a tout de même présenté le film sur grand écran : au Festival de Gérardmer, en présence de son producteur, mais aussi aussi lors d'une projection nocturne au Max Linder, l'une des plus belles salles de Paris. A présent, le métrage est donc proposé en Blu-ray et DVD. Le disque en haute définition affiche un transfert 1080i/50hz. Si SHARKNADO était un film produit pour le cinéma, on s'en plaindrait. Mais l'origine entièrement numérique du film laisse planer un petit flou concernant les sources disponibles. Quoiqu'il en soit, il aurait tout de même été mieux de nous proposer un transfert 1080p respectant le défilement original. Reste que l'image est très satisfaisante pour de la haute définition.

Le Blu-ray de SHARKNADO nous donne la possibilité de suivre le film en version originale sous-titrée ou bien avec son doublage français. Premier constat, les pistes sonores sont en simple Dolby Digital alors que le Blu-ray nous a plutôt habitué à des pistes audio non compressées type DTS HD Master Audio, Dolby TrueHD ou simplement en LPCM. A l'écoute, les pistes Dolby Digital 5.1 sont peu démonstratives. Avec ce qui se déroule à l'écran, on s'attendait à un résultat beaucoup plus impressionnants. A l'image du film, les pistes sonores sont un peu décevantes…

En complément, Free Dolphin présente la bande-annonce mais aussi deux autres suppléments. Le premier est un making-of d'une dizaine de minutes. C'est avant tout une Featurette mais cela permet de voir surtout quelques détails des effets numériques. On y retrouve aussi des interventions du réalisateur et des comédiens mais, comme souvent, cela s'avère très promotionnel. Une fois cette vidéo terminée, on peut embrayer sur cinq minutes de bêtisier. Les deux vidéos sont traduites avec des sous-titrages en français. Du coup, l'édition Blu-ray de SHARKNADO est plutôt recommandable. Le film, peut être un peu moins...

Rédacteur : Antoine Rigaud
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L'édition vidéo
SHARKNADO Blu-ray Zone B (France)
Editeur
Free Dolphin
Support
Blu-Ray (Simple couche)
Origine
France (Zone B)
Date de Sortie
Durée
1h25
Image
1.85 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Making-of (10mn)
    • Bêtisier (5mn)
    • Bande-annonce
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