Header Critique : PUPPET MASTER II

Critique du film et du DVD Zone 2
PUPPET MASTER II 1990

 

Une équipe spécialisée dans l'investigation sur les phénomènes paranormaux se rend dans un vieil hôtel abandonné où il se serait déroulé d'étranges événements quelques années auparavant. Et pour cause, ce fut l'endroit d'un massacre mais aussi le lieu où s'était donné la mort André Toulon, un marionnettiste à même d'insuffler la vie à des poupées.

Dave Allen se passionne pour les effets spéciaux et plus particulièrement ceux de Willis O'Brien (KING KONG) et Ray Harryhausen. L'animation image par image, il va s'y adonner sur des séries télévisées pour les enfants. Il épaulera aussi Jim Danforth sur le tournage de QUAND LES DINOSAURES DOMINAIENT LE MONDE, une production Hammer Films, ou FLESH GORDON. Il finira par croiser le chemin de Charles Band et il réalisera les effets spéciaux de plusieurs de ses films (RAYON LASER, LE JOUR DE LA FIN DES TEMPS...) tout en continuant à travailler en parallèle sur des productions plus ou moins prestigieuses (L'HOMME DES CAVERNES, EPOUVANTE SUR NEW YORK, LE SECRET DE LA PYRAMIDE...). Ayant assuré les effets des poupées dans DOLLS de Stuart Gordon, il est tout naturellement de la partie pour le premier PUPPET MASTER. Pour le second film, il va donc continuer à fournir les effets spéciaux mais il va aussi prendre les rênes du film en assumant sa réalisation sur un scénario de David Pabian.

Redécouvrir PUPPET MASTER II à l'époque des PARANORMAL ACTIVITY, INSIDIOUS et autres CONJURING s'avèrent plutôt amusant. En effet, le film débute avec l'arrivée d'une poignée d'investigateurs qui installent des caméras de surveillance de manière à capter des phénomènes paranormaux. PUPPET MASTER II était donc en avance sur son temps au début des années 90. Pour autant, cette idée n'a rien de neuf puisque des enquêteurs du paranormal, on en trouvait déjà dans POLTERGEIST, LA MAISON DU DIABLE ou LA MAISON DES DAMNES. Mais PUPPET MASTER II s'inspire surtout, et en grande partie, des classiques du cinéma d'épouvante. En effet, de nombreux clins d'œil rattachent le film à quasiment toutes les grandes figures des films de la Universal. Une institution est ainsi nommée Balderston, un nom qui n'a rien d'anodin puisque ce fut l'un des coauteurs de l'adaptation théâtrale d'un livre de Bram Stocker qui deviendra au cinéma DRACULA et qui mènera John L. Balderston a participer à divers films d'horreur sous l'impulsion de Carl Laemmle. L'un des personnages se fait appeler Eriquee Chaneé, encore une fois un nom de famille qui, phonétiquement, renvoie à Lon Chaney Jr (LE LOUP-GAROU entre autres) mais aussi un prénom qui est celui du FANTOME DE L'OPERA interprété par Lon Chaney (senior). L'accoutrement de l'un des personnages fait irrémédiablement penser à L'HOMME INVISIBLE de James Whale. L'évocation de rites funéraires et de l'Egypte ancienne sont autant d'éléments qui tirent le film vers LA MOMIE. D'ailleurs, l'intrigue de PUPPET MASTER II a aussi des liens évident avec le film de Karl Freund avec une momie qui rencontre une jeune femme qu'il prend pour la réincarnation de sa dulcinée, un thème évidemment lié aussi à DRACULA. Enfin, une curieuse séquence n'est pas sans rappeler la rencontre entre le monstre et une gamine dans FRANKENSTEIN de James Whale. Ici, c'est un petit garçon qui va jouer à un jeu mortel avec l'une des marionnettes de PUPPET MASTER II.

En quelque sorte, PUPPET MASTER II se montre donc plus classique que le film original de David Schmoeller. Mais le métrage est aussi plus enjoué et alerte que PUPPET MASTER, laissant de côté les bizarres atmosphères pour se concentrer sur un déroulement plus mécanique et efficace. Le film est tout de même parcouru d'accents de folie chers aux productions Full Moon, le dénouement délirant ou bien l'épilogue coloré en sont les meilleures preuves. De plus, le film se permet un flashback égyptien de manière à nous dévoiler une partie du secret de André Toulon, le fameux maître des marionnettes. Un aparté historique qui donne l'occasion à Dave Allen de rendre un hommage aux effets spéciaux de Ray Harryhausen et aux films d'aventures orientales tels que LE SEPTIEME VOYAGE DE SINBAD. Avec PUPPET MASTER II, la série continue ainsi de construire une véritable mythologie à la cohérence très relative comme on pourra le découvrir avec PUPPET MASTER III, tourné dans la foulée du deuxième opus, et, bien plus tard, RETRO PUPPET MASTER qui s'avère largement plus révisionniste.

Artus Films sort en même temps PUPPET MASTER, PUPPET MASTER II ainsi que PUPPET MASTER III, autant dire les trois meilleurs films de la série. Mais cette sortie tardive en France survient après la sortie des trois films en Blu-ray aux Etats-Unis et en Angleterre. Evidemment, il ne sera pas question de haute définition sur les DVD français. Toutefois, cela permet de redécouvrir PUPPET MASTER II avec des options françaises. En effet, contrairement à toutes les éditions sorties auparavant, on nous propose cette fois de revoir le film avec son doublage français ainsi que des sous-titrages sur la version originale. A propos des sous-titres, s'ils permettent de suivre le film sans problème, on notera quelques traductions curieuses, donnant l'impression que le boulot a été fait sans avoir vu les images de PUPPET MASTER II. Curieux mais cela reste un détail. Le film nous est donc proposé dans son «format d'origine» avec un transfert 16/9 cadré dans ce même format. L'image se montre moins jolie que celle du premier opus. Par endroits, les contours trahissent un bidouillage numérique à même d'améliorer la précision de l'image. Cela s'oublie assez vite surtout que ce type de souci n'apparaît que lors de quelques rares passages. Une nouvelle fois, les pistes audio n'ont rien d'exceptionnelles. Comme le premier PUPPET MASTER, ce second film a été mixé en Ultra Stéréo mais le résultat n'a rien de renversant. La version française, quant à elle, l'est encore moins d'un point de vue technique. Mais, le plus surprenant, c'est que si l'accent de André Toulon est clairement germanique dans la version originale, le doublage français lui affuble d'une diction plus proche du terroir hexagonal. Peu importe, cela ne gâche pas le plaisir, bien au contraire, de voir le film dans des conditions certainement bien meilleures que celle de l'époque à laquelle le film est sorti directement, rappelons le, en vidéo que ce soit en VHS un peu partout dans le monde ou bien en Laserdisc dans quelques rares pays comme les Etats-Unis !

Le DVD français ne reprend pas les suppléments des Blu-ray américains et anglais. Dommage, il ne sera donc pas possible de profiter du commentaire audio de Charles Band ou bien du VideoZone d'époque, petit magazine making-of distribué avec les films Full Moon. A la place, il faudra se rabattre sur les bandes-annonces des trois premiers films de la saga, une petite galerie de photos ainsi qu'un supplément totalement inédit. Logique puisque c'est Artus Films qui l'a produit lui-même en allant interviewer un passionné. Francis Barbier revient donc sur le film en distillant anecdotes et informations sur les diverses personnalités qui ont travaillé dessus !

Rédacteur : Antoine Rigaud
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635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
On aime
Des marionnettes mémorables
Des protagonistes hauts en couleurs
Intrigue abracadabrante
On n'aime pas
Dommage de ne pas avoir repris les suppléments anglo-saxons
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L'édition vidéo
PUPPET MASTER II DVD Zone 2 (France)
Editeur
Artus
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h24
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Stéréo Surround
Francais Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Français
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    • Puppet Master 2 par Francis Barbier (33mn23)
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