Header Critique : SPACEHUNTER : ADVENTURES IN THE FORBIDDEN ZONE (LE GUERRIER DE L'ESPACE)

Critique du film et du DVD Zone 1
SPACEHUNTER : ADVENTURES IN THE FORBIDDEN ZONE 1983

LE GUERRIER DE L'ESPACE 

Chasseur de primes intergalactique, Wolff parcourt l'espace en compagnie de la belle Chalmers, à la recherche d'activités trépidantes et lucratives. Le crash d'une navette commerciale lui apportera ce qu'il cherche puisqu'une forte récompense est offerte pour la récupération de trois jeunes survivantes échouées en territoire hostile. Ni une, ni deux, Wolff part à l'assaut d'un monde désolé, fruit de la dégénérescence de colons humains ayant depuis mutés et cédés à la barbarie…

Produit par Ivan Reitman au début des années 80, LE GUERRIER DE L'ESPACE est indiscutablement l'un des fruits de son époque. A ce titre, le générique d'introduction ne trompe pas et le lettrage largement inspiré par celui du SUPERMAN de Richard Donner nous place rapidement en terrain connu. La partition de Elmer Bernstein, plagiant ici gaiement celle de John Williams, et le héros, copie conforme du célèbre Han Solo, semblent par ailleurs nous mettre sur la voie du Space Opera post-LA GUERRE DES ETOILES. Ce ne sera pourtant que partiellement le cas puisque LE GUERRIER DE L'ESPACE prend également le parti de se nourrir largement du MAD MAX 2 de George Miller !

Le réalisateur Lamont Johnson et sa coterie de scénaristes reprennent donc l'idée d'une humanité alternative dans laquelle la société n'a plus cours. Les raisons de cette «dégradation» radicale ne sont pas les mêmes que celle du film de Miller mais les effets sont en revanche très semblables. Cette Terre est hostile et l'individu doit rivaliser d'astuce et d'audace pour y survivre. Contrairement à ce que suggère son titre français, LE GUERRIER DE L'ESPACE se déroulera donc intégralement sur le plancher des vaches, celui de la planète Terra 11. On y retrouvera les ingrédients classiques (et économiques !) du genre dit «Post-apocalyptique» avec des véhicules bricolés grâce aux moyens du bord, quelques seyants costumes en toile de jute, mais aussi les indispensables étendues sablonneuses et rocailleuses.

Le métrage sera du reste tourné en grande partie dans les magnifiques étendues désertiques de l'Utah, aux environs de Moab, à l'endroit même où Indiana Jones (INDIANA JONES ET LA DERNIERE CROISADE) et Anakin Skywalker (LA MENACE FANTÔME) mettront les pieds quelques années plus tard. Reste que le film de Lamont Johnson ne dispose pas des mêmes moyens que ses prestigieux confrères et que les restrictions budgétaires se font indiscutablement sentir. A tel point qu'au-delà de MAD MAX 2, LE GUERRIER DE L'ESPACE lorgne assez régulièrement du côté des ersatz italiens qui pullulèrent à cette époque. Malgré ce manque d'argent transpirant à chaque plan, le film de Lamont Johnson parvient à tirer son épingle du jeu en jouant la carte du bestiaire amusant…

Là encore, la trilogie de George Lucas n'est jamais très loin et l'on retrouvera par exemple l'équivalent des Tuskens (les «hommes des sables») ou du Dianoga (le serpent d'eau). Notre héros sera par ailleurs confronté à de séduisantes amazones ainsi qu'à des créatures flasques, curieuses mais néanmoins amusantes. Le film avancera ainsi, de manière séquentielle et au gré de ces divertissantes rencontres pour un final en arène donnant la part belle à un Michael Ironside méconnaissable. Loin de ses rôles phares, le bonhomme cabotine ici au possible, à l'image de sa prestation inoubliable dans HOSTILE TAKEOVER (PRISE D'OTAGES SANGLANTE chez nous en VHS), oeuvre dans laquelle on finissait tout de même par vomir sur son crâne dégarni !

Plus sobres dans leur approche, Peter Strauss et Ernie Hudson, les Han Solo et Lando Calrissian du film dirons-nous, optent pour une décontraction salvatrice, permettant de suivre le film sans ennui et sans réel déplaisir. Malgré cela, nous sommes bien là en présence d'un métrage mineur, ponctionnant malheureusement trop de ses modèles pour parvenir à exister par lui-même. L'un des rares faits de gloire du film sera donc de figurer au peloton de tête de la vague de métrages tournés en trois dimensions au début des années 80. L'argument n'étant guère plus convaincant pour les films de l'époque qu'il l'est maintenant, cela fait bien peu pour ce GUERRIER DE L'ESPACE tout juste agréable, auquel on donnera essentiellement sa chance par curiosité.

Le meilleur moyen pour découvrir aujourd'hui LE GUERRIER DE L'ESPACE est de se tourner vers les Etats-Unis. Nos amis d'outre-atlantique ont en effet édité un disque disposant d'options francophones incluant le doublage mais aussi les sous-titres. La jaquette est une atteinte au bon goût et le contenu éditorial un peu chiche mais ne faisons pas la fine bouche et procédons au décorticage de la bête…

Signalons tout d'abord que le film, édité sous son titre original SPACEHUNTER: ADVENTURES IN THE FORBIDDEN ZONE, est ici proposé sur les deux faces que compte le disque. Voilà qui tombe bien puisque lors de son exploitation en salles, le métrage a eu droit à deux formats distincts. La version plate était ainsi proposée au ratio 1.85 alors que la version en relief était au format 2.35. Manque de chance, l'éditeur Columbia TriStar prend d'étonnantes libertés et ce malgré les indications encourageantes de la jaquette. La version 1.85 répond donc ici bien présent mais là où nous espérions disposer du scope, nous aurons en réalité droit à un transfert 1.33. Entre les deux, il y a tout de même un monde ! Un raccourci facile voudrait que l'on dise qu'entre le 2.35 et le 1.33, on perd pratiquement la moitié de l'image… Reste qu'en comparant les deux transferts proposés sur le disque, on se rend compte que la donne est différente et que la copie «carrée» propose bien évidemment moins d'image sur les côtés mais qu'elle en offre en revanche davantage en haut et en bas. Cette version 1.33 n'est donc ni open-matte, ni une coupe franche de la version 1.85, mais bel et bien une version «bâtarde» disposant d'un cadrage totalement différent ! Nous vous invitons à juger sur les images, globalement représentatives de l'ensemble du métrage...

Full Frame
1.85

Au-delà du cadrage, la copie s'avère relativement propre. On pointera du doigt la présence assez régulière de petites poussières mais rien de véritablement gênant. La compression est pour sa part plus discutable puisque assez régulièrement visible. Les teintes jaunes et uniformes en sont très certainement la cause mais nul doute qu'il était possible de faire bien mieux. Ne perdons malgré tout pas de vue que le DVD chroniqué ici date de 2001, soit le paléolithique du support…

Sur le plan sonore, Columbia TriStar nous donne le choix avec un doublage français en stéréo, sans défaut mais particulièrement plat, et la version originale ici en Dolby Digital 5.1. Opter pour la piste anglaise semble relever de la sagesse. L'équilibre entre bruitages et dialogues est bien plus convaincant et la bande originale plus ample. A côté de cela, le doublage français a une forte tendance à accentuer le ridicule de certaines prestations… Enfin et bien qu'ils soient d'un jaune peu seyant, les sous-titres francophones sont de bonne qualité et restituent fidèlement le propos.

L'interactivité est pour sa part plutôt limitée puisqu'en sus des deux cadrages du film, l'éditeur n'offre que trois petites bandes annonces encodées en 4/3. Celle du GUERRIER DE L'ESPACE brille par son absence et se voit remplacée par celles de KRULL, STARSHIP TROOPERS et MEN IN BLACK

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
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L'édition vidéo
SPACEHUNTER : ADVENTURES IN THE FORBIDDEN ZONE DVD Zone 1 (USA)
Editeur
Support
DVD (Double face - simple couche)
Origine
USA (Zone 1)
Date de Sortie
Durée
1h30
Image
1.85 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
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