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Critique du film et du DVD Zone 2
CELLO 2005

 

Professeur de musique et ancienne violoncelliste, Mi-ju s'occupe de ses deux filles dont l'une est affligée d'un mutisme handicapant. La vie se déroule paisiblement jusqu'au jour où Mi-ju est agressée par une élève qui la tient pour responsable de son échec à un examen. Une réaction en chaîne d'événements étranges vont alors s'accumuler sur la jeune femme qui auraient dû tout avoir pour être heureuse…

Suite au succès de RING, l'Asie s'est enflammée pour les fantômes cinématographiques. Usant jusqu'à la corde la recette du revenant blafard, les diverses productions du genre ont rapidement laissé place à une certaine lassitude décuplée par l'arrivée de titres à l'intérêt très discutables. Une dizaine d'années plus tard, le mouvement s'est un peu tassé ce qui n'empêche pas pour autant quelques retardataires de se voir distribué dans nos contrées, généralement directement en vidéo. CELLO, daté de 2005, n'a, de prime abord, rien pour le différencier des autres titres et c'est donc avec une certaine appréhension que nous l'avons abordé. Pourtant, le film de Woo-cheol Lee s'avère au final plutôt agréable. Surtout qu'il n'est pas ici question d'une histoire de violoncelle hanté comme le laisse supposer son titre (CELLO signifiant «violoncelle» en anglais). Ceux qui s'attendraient à découvrir un nouvel objet possédé par un spectre vengeur risquent d'être agréablement surpris. Rien à voir, donc, avec d'autres films sud-coréens utilisant des objets fortement imprégnés d'un esprit maléfique tel que PHONE ou encore THE WIG. La qualité de CELLO, c'est justement de s'écarter quelque peu du carcan habituel pour mieux surprendre son auditoire.

Comme souvent dans une majeure partie du cinéma d'épouvante asiatique, CELLO prend son temps de manière à nous exposer ses personnages. Tellement que le début du film devient assez vite déconcertant. Misant plutôt sur une ambiance dépressive, le réalisateur, qui est aussi auteur du scénario, contamine petit à petit le quotidien d'une famille relativement banale. Par certains côtés, CELLO fait d'ailleurs plus penser à des œuvres anglo-saxonnes du genre de AMITYVILLE 2 ou SHINING. Avant de dévoiler plus nettement les nœuds de son intrigue, le cinéaste va instaurer un climat de plus en plus pesant tout en multipliant événements et personnages étranges. Ainsi, le chien de la famille meurt inexplicablement, la gouvernante muette, dont toute la famille a été décimée par le passé, agit de façon pour le moins bizarre ou bien l'une des petites filles se met à développer une obsession pour un violoncelle dont elle tire inlassablement des sonorités inquiétantes. L'environnement familial se détériore rapidement alors que le douloureux passé de la mère de famille refait surface. En combinant tous ces éléments, CELLO réussi assez bien à égarer le spectateur dans son univers insolite et terrifiant. Néanmoins, on regrettera quelques rares facilités comme une agression motorisée dans un parking dont la signification restera sans réponse une fois le film terminé. De même, CELLO cède aux figures imposées des revenants asiatiques. Quelques séquences mettent ainsi en scène une figure fantomatique au teint blafard et aux longs cheveux noirs. Des images qui, même si elles sont largement éventées, réussissent tout de même à provoquer son petit frisson.

Après les deux premiers tiers du film, CELLO bascule plus allégrement dans l'horreur en livrant quelques séquences surprenantes. Les cadavres vont commencer à s'accumuler dans un enchaînement inéluctable plutôt sanglant et n'épargnant aucun personnage. La mort dans CELLO ne fait pas de quartier du tout ! Après ce dénouement plutôt extrême dans son genre, le film pourrait s'interrompre mais le scénario révèle encore quelques circonvolutions adroites donnant de nouveaux éclairages sur les événements du film. La construction du film s'avère assez astucieuses sans pour autant nous donner l'impression de se moquer du spectateur en proposant une résolution artificiellement torturée et tirée par les cheveux comme dans le coréen THE WIG. Moins auteurisant que ce dernier, CELLO gagne beaucoup en restant justement assez modeste. Cela n'en fait pas une réussite incontournable du genre mais, en tout cas, une curiosité qui sort du lot commun des spectres vengeurs asiatiques.

Le DVD français de ce métrage coréen respecte le format cinéma du film en présentant un transfert 16/9 cadré aux alentours du 1.85. L'image s'avère de bonne tenue même si l'image n'est pas exempte de défauts. On pense surtout à quelques passages où l'image est légèrement instable verticalement ce qui plutôt surprenant pour un film aussi récent. Le reste est assez anecdotique et la vision du film n'est, à vrai dire, pas touchée par les soucis de cette édition DVD qui se place dans la bonne moyenne de ce qui est produit aujourd'hui. La sonorisation se fait au choix en version originale sous-titrée ou bien avec un doublage français. La piste francophone est d'ailleurs proposée en Dolby Digital 5.1 et simple stéréo. La bande sonore coréenne est, par contre, disponible seulement en Dolby Digital 5.1. Les pistes audio mettent en valeur les sonorités musicales du violoncelle. Une grande part du film est composée de dialogues mais quelques passages horrifiques voient leur efficacité augmentée grâce aux effets sonores. Mais dans l'ensemble, les pistes sonores restent très sobres.

«Arrêt sur Image» est un assemblage d'images diverses qui semble suivre la création de CELLO de manière un peu anarchique. A vrai dire, cela ressemble beaucoup à un collage sans discernement des divers documents filmés appelés «EPK» (pour «Electronic Press Kit») et servant de base pour monter des documentaires ou piocher des morceaux d'interviews. Donc, on passe au petit bonheur la chance de la cérémonie du premier jour jusqu'à l'issue du tournage où le réalisateur et les deux acteurs principaux nous donnent leurs impressions sur l'aventure cinématographique qu'ils viennent de vivre. Entre les deux, on assiste à des images piocher tout au long de la production avec tournage de scènes devant fond vert ou encore des effets spéciaux gores. Peu enthousiasmant, ce «Making Of» très brut contient en son cœur un excellent passage. On y assiste à un cours improvisé de violoncelle pour les deux actrices qui sont sensés être des musiciennes. L'embarras du professeur, voire son désarroi, donne un éclairage honnête sur l'envers du décor. Dans le même contexte, on a souvent plus l'impression que les acteurs sont devenus des sportifs accomplis, des experts en tel ou tel technique ou bien musicien hors pair. Ce ne sera donc pas le cas ici où l'on découvre la difficulté de jouer d'un instrument en s'improvisant violoncelliste le temps d'un film !

Une petite galerie de photos donne l'occasion de découvrir des clichés de production, il ne s'agit donc pas de photos extraites directement du film. L'interactivité se termine par la bande-annonce de CELLO mais aussi celles d'un grand nombre de titres de l'éditeur évidemment dans le domaine du cinéma asiatique tel que ANTARTIC JOURNAL ou THE PARK. Le packaging avec couverture cartonnée recouvrant un boîtier plastique classique donne au final un côté très soigné à cette édition DVD.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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L'édition vidéo
CHELLO HONGMIJOO ILGA SALINSAGAN DVD Zone 2 (France)
Editeur
Elysees Ed.
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h28
Image
1.85 (16/9)
Audio
Korean Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Arrêt sur Image (36mn)
      • Bandes-annonces
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