A fond dans les nouvelles technologies, Dez passe son temps branché 
          sur son micro-ordinateur ou à traîner dans les boutiques 
          ou bars qui le sont tout autant (branchés). En fait, sa petite 
          vie se résume à fournir différentes personnes en 
          contenu pour des sites internet. C'est le cas de Toni, tout aussi accro 
          au monde virtuel, à qui Dez fournit des photos tendance cyber-sado-maso. 
          Tout se déroulerait pour le mieux si Toni ne tombait pas sur 
          un bandeau de pub la menant vers un nouveau site internet de folie (?) 
          : Horrorvision.com. La découverte tourne court puisque la pauvre 
          est dématérialisée par on ne sait quelle force

Avec HORROR VISION, Danny Draven signe sa toute première réalisation après une collaboration en tant que monteur au sein de Tempe (WITCHOUSE 2 par exemple). Mieux, il emballe le film en moins de douze jours à l'aide d'une caméra DV et, il l'affirme tout content, sans aucune autorisation pour la quinzaine de lieux nécessaire au tournage. Une mise en boîte rapide et peu onéreuse, ce qui a du faire plaisir à Tempe et Full Moon qui ont financé le film avec (je cite) le budget "café" de MATRIX. Pas beaucoup de temps pour passer d'un lieu à un autre et ça se sent puisque Danny Draven tourne de longues minutes qui pourraient tout aussi bien être ses trajets dans des zones industrielles ou diverses rues. Et ça, on s'en tape pas mal, à grands renforts de musique pseudo-rebelle-tendance. La durée du film étant franchement courte, ces passages sont rapidement envahissants et donnent au film un look de vidéo clip "ringard" et aux images aussi esthétique qu'un plan sur une usine décrépie.

HORROR VISION débute plutôt assez bien, pour ce genre de film, et l'histoire d'un site internet destructeur a de quoi attiser la curiosité. Au bout de trente minutes, il faut bien se rendre à l'évidence. Les scénaristes et le réalisateur ont oublié de développer une idée sympathique pour se lancer dans une sorte de démarquage de MATRIX. Non, ce n'est pas une erreur ! Avec un budget aussi ridicule, certains osent marcher sur les traces de MATRIX. Entre ainsi en scène un personnage de mentor black rappelant immanquablement Lawrence Fishburne et notre héros devient une sorte d'apprenti Keanu Reeves. Pour les séquences de kung-fu, par contre, elles sont remplacées par des joutes verbales philosophiques sur la technologie dans notre société ainsi que de longues allusions au premier STAR WARS. Mou, quoi !

La créature cybernetique avec son il rouge et sa machoire en acier trempé nous avait fait rêver. Le film n'est pas à la hauteur de cette photo en gros plan. C'est d'ailleurs ainsi que Danny Draven aurait du filmer Manifesto, cette créature métallique, plutôt qu'en utilisant des plans d'ensemble. Car autant elle a de la gueule et autant son corps désamorce la vision imposante d'une telle bestiole. Ne parlons même pas de la boule de pétanque qui roule en poursuivant nos deux héros avant de se déplier en un petit robot agressif et manifestement arthritique. Deux ou trois brèves visions sanglantes et une attaque à la TETSUO résument l'intégralité des visions d'horreurs dans HORROR VISION. Maigre et sans rythme !

Pas bêtes, les concepteurs 
          du film ont ouvert un site internet. A peu prés aussi réussi 
          que le film, il faut bien le dire. C'était tout de même 
          l'occasion de découvrir pas mal d'informations sur HORROR 
          VISION tout en essayant au passage de jouer sur la pseudo-peur entre 
          réalité/fiction. Un peu comme la cassette vidéo 
          maudite de RING. 
          Je vous arrête tout de suite, il est préférable 
          que vous sachiez que ce site a fermé mais que le nom de domaine 
          n'est pas perdu pour tout le monde. Un petit filou en a profité 
          pour ouvrir un site pornographique à la place, vous êtes 
          prévenus ! Remarquez, c'est un peu le point de départ 
          de HORROR VISION avec son traffic de photos "olé 
          olé". Si vous voulez tout de même jeter un il 
          au site du film, cliquez sur Horrorvision.com 
          (attention, cela vous envoie sur le site internet de Tempe et non pas 
          sur le nom de domaine indiqué !).
          
Non, ce coup-ci, il ne nous sera pas possible de reprocher à l'éditeur Elephant de ne pas trouver de sous-titrage sur ce DVD. En effet, HORROR VISION a la particularité de présenter enfin de petits textes en français sous l'image pour faciliter la compréhension de la version originale. Joie malgré quelques toutes petites erreurs de masculin/féminin dans les sous-titres. La traduction a du être faite à partir d'un texte sans la vidéo expliquant que l'on puisse se planter en prenant Toni pour un homme alors que ce personnage est joué par Brinke Stevens (actrice qui se ballade régulièrement de Full Moon à Tempe et autres productions du genre).

Pour le son, vous aurez donc le choix entre la version originale en simple stéréo et un doublage français en Dolby Digital 5.1. Cruel dilemme qui se résout en quelques secondes à l'écoute de la catastrophique version française. Le Dolby Digital 5.1 n'étant pas spécialement extraordinaire, il ne serait que trop conseillé de regarder le film en version originale.

Nous sommes gâtés puisqu'en plus du sous-titrage, HORROR VISION est présenté dans son format image d'origine avec un transfert anamorphique (16/9). Celui-ci souffre tout de même de pas mal de petits défauts de compression. D'un autre côté, le tournage en vidéo et l'envie du réalisateur d'obtenir une image assez dépressive s'accommodent plutôt bien de ce type de problème. Nous sommes donc bien loin des transferts vidéo irréprochables des gros éditeurs, c'est une évidence.

Alors que le film est sous-titré, on ne le répètera pas assez, il n'en est pas de même pour le Making Of du film où tout le monde y va de son anecdote et de son interview sourire aux lèvres. La compréhension sera plus ou moins ardue selon votre niveau d'anglais mais cela s'ingurgite assez facilement. A moins que vous ne soyez réfractaire à l'auto-congratulation. Au rayon des bonus, on n'échappe pas au petit clip promo de Full Moon vu et revu sur les disques Elephant ainsi qu'aux incontournables filmographies ultra-séléctives et bande-annonce.

Une idée de départ attrayante et un traitement raté nous laissent encore une fois devant une petite production fauchée et ratée. En développant l'histoire dans la mauvaise direction, HORROR VISION se vautre dans la nullité. Ce sera en tout cas l'occasion de tirer une leçon évidente sur le net. Ne cliquez pas sur les bandeaux de pub, ça ne sert à rien et vous risquez de vous en mordre les doigts !
 
         
             

 
                         
            