SOCIETY. Un seul mot pour résumer l'une des uvres 
          majeures du cinéma gore du début des années 90, 
          réalisée par Brian 
          Yuzna. Après avoir produit avec succès des films tels 
          que RE-ANIMATOR 
          ou encore DOLLS, 
          sans oublier l'inoubliable FROM 
          BEYOND, Brian 
          Yuzna s'est essayé à la réalisation, une casquette 
          qui lui va aussi bien que celle de producteur. N'allons pas jusqu'à 
          dire que tout ce qu'il touche se change en or, on n'est pas en train 
          de parler de George 
          Lucas ! Et c'est heureux. On préfère qu'il reste 
          un réalisateur marginal qui ne se soucie que moyennement du star-system. 
          Seulement il a un talent fou, ce Yuzna, 
          doublé d'un humour mordant qui n'est pas pour nous déplaire. 
          SOCIETY ne fait pas exception et nous transporte dans un Beverly 
          Hills peu reluisant, (quoique quand on y regarde bien, il faut avouer 
          que ça dégouline pas mal !), replié sur lui-même, 
          ce qui, au regard du film, est un doux euphémisme. Mais n'allons 
          pas déflorer le sujet, même si encore une fois, et sans 
          que cela soit prémédité, le terme "déflorer" 
          soit totalement approprié pour parler de SOCIETY, dont 
          le propos tourne autour du dépucelage de la fille de la famille 
          Whitney, et de son entrée dans le monde, même si c'est 
          juste un prétexte pour dresser un portrait au vitriol du gratin 
          qui peuple ce célèbre quartier californien et plus généralement 
          de "l'élite" à travers le monde.

Ca se passe à Beverly Hill, ça a l'apparence de Beverly Hill, mais ce n'est pas BEVERLY HILLS ! Je parle bien sûr de la sitcom qui a fait fondre des millions d'ados à travers le monde, depuis le début des années 90. Mais si de prime abord, SOCIETY ressemble à un soap-opera, il s'enfonce progressivement dans l'horreur, jusqu'à la scène finale, extraordinaire, qui s'incrustera définitivement dans les esprits. Brian Yuzna aurait voulu être peintre et s'est même essayé à faire quelques toiles dans ses jeunes années. Il ne cache pas s'être très largement inspiré des toiles de Salvatore Dali pour imaginer, avec la complicité de l'incroyable Screaming Mad George aux effets spéciaux, un univers dégoûtant, gluant, fait de chairs et de membres entremêlés pour représenter le monde des milliardaires de Beverly Hills. Billy, le fils Whitney, a bien remarqué que ses parents étaient bizarres, et qu'ils ne se souciaient guère de lui, alors qu'ils redoublaient d'attention et d'affection pour sa sur. Quand David, un de ses camarades, lui fait écouter un enregistrement où l'on distingue clairement les voix des membres de sa famille, mais où l'on perçoit aussi des bruits de succion répugnants, et pire, des halètements de plaisir, il est définitivement convaincu qu'il se trame quelque chose de terrifiant.

Dans la foulée, Brian 
          Yuzna réalise BRIDE 
          OF RE-ANIMATOR, où l'on retrouve sa signature dans le 
          grotesque de certaines situations et leur dimension extraordinaire. 
          Ce mot qui d'ailleurs prend toute son ampleur avec Brian 
          Yuzna, qui n'hésite pas dans SOCIETY à imaginer 
          les pires transformations physiques, et qui s'amuse à prendre 
          au pied de la lettre certaines expressions du langage courant ; ainsi, 
          une insulte somme toute banale aux USA est mise en scène, donnant 
          un résultat d'un ridicule exceptionnel : par exemple, l'expression 
          "face de cul" est considérée littéralement 
          par le réalisateur facétieux, qui matérialise ce 
          sens premier donnant vie à cette "face de cul" jubilatoire.
          
On doit le scénario de SOCIETY à deux jeunes scénaristes jusque-là inconnus, Rick Fry et Woody Keith, qui co-signent juste après le scénario de BRIDE OF RE-ANIMATOR. Mais seul Woody Keith tirera son épingle du jeu par la suite, d'abord en retravaillant avec Brian Yuzna sur SILENT NIGHT, DEADLY NIGHT 4 : INITIATION puis en passant lui-même à la réalisation pour ANGEL'S TIDE, passé un peu inaperçu, et DEMENTIA , pour lequel il fit appel à son vieux compère Rick Fry, pour le scénario, et dont il fut également le producteur.

Ce disque de SOCIETY déçoit du point de vue de l'image. Rien d'étonnant, une fois que l'on aura compris que ce disque est destiné à être vendu comme un vulgaire produit bas de gamme aux rayons d'un supermarché ou d'une grande centrale d'achat. Il faut bien avouer que le master proposé sur ce DVD manque de finesse. Difficile d'en blâmer Opening qui n'a probablement pas pu débourser les moyens nécessaires pour améliorer l'image, étant donné la destination contrainte du disque (voir la critique du DVD de LA FIANCEE DE RE-ANIMATOR). C'était ça ou pas d'édition DVD !

Malgré la mention "Mono" sur la jaquette du DVD, le film a été enregistré en Ultra Stéréo. Un système stéréo matricé quelque peu comparable au Dolby Stéréo. Il est d'ailleurs possible de décoder une bande sonore en Ultra Stéréo grâce à un simple décodeur Dolby ProLogic pour bénéficier de l'apport des canaux arrière. Toutefois, n'en demandez pas trop, ce n'est pas du Dolby Digital 5.1 ou du DTS ! La version française est, quant à elle, effectivement en Mono.

Tout comme pour l'autre film 
          de Brian Yuzna sortant 
          en même temps que SOCIETY, il n'y a aucune trace d'un quelconque 
          bonus. Une déception tant SOCIETY est une pure réussite 
          formelle dans le genre du gore. En effet, plutôt que de continuer 
          à donner toujours plus d'hémoglobine, le réalisateur 
          se tourne vers des fusions charnelles hallucinantes. SOCIETY 
          est du concentré de délire, de l'essence de folie pure. 
          Pas un petit film d'horreur sanglant et sans cervelle !
 
         

 
                         
             
             
             
             
             
            