Adulte, Damien Thorn est à présent à la tête de la multinationale léguée
de manière forcée par son oncle. L'être maléfique se retrouve au centre
de la scène financière et politique. Nommé ambassadeur en Grande Bretagne,
comme son premier père adoptif, il lui faut parachever la prophétie
de l'apocalypse. Pour que son règne puisse durer, il se doit de mettre
une fin à la résurrection annoncée du Christ.
Si LA MALEDICTION FINALE n'est pas un film parfait, il n'en est pas moins supérieur aux deux autres séquelles du premier film. A la place de nous présenter un quasi remake, comme ce fut le cas avec DAMIEN : LA MALEDICTION 2, les enjeux de l'histoire décrite ici sont bien plus captivants. Ayant pris pleine conscience de son rôle, dirigeant un véritable empire et bénéficiant d'un pouvoir plus puissant que celui surnaturel de son géniteur (Satan, faut-il le rappeler ?), le personnage de l'antéchrist prend une dimension toute nouvelle. Dans les deux précédents épisodes, Damien n'était bien souvent que le spectateur d'événements où il était le personnage central. Dans LA MALEDICTION FINALE, il devient le véritable acteur de l'histoire.
Pendant un temps, il était question que ce soit Martin Sheen qui prenne le rôle de Damien à l'âge adulte. Mais finalement, c'est à Sam Neill que revient la tâche d'incarner l'antéchrist dans ce troisième volet. Plus ou moins inconnu à l'époque, il est l'interprète idéal pour se placer dans la peau d'un être dangereux qui joue avec les tentations. Rien à voir avec le Mal élémentaire, l'Antéchrist tout comme le Diable se doit d'être une personne intelligente qui corrompt les êtres humains. L'acteur est parfait tout comme le scénario où l'on retrouve tout du long ce type d'idée comme le baptême du sang que donne Damien à Peter, le fils de la journaliste, dans une séquence sobre et innocente où seul Damien et les spectateurs du film ont conscience de sa terrible signification. L'Antéchrist à l'instar du diable, se sert de ses pouvoir surnaturels en dernier recours, il est toujours plus glorificateur pour le Malin de corrompre ou de tromper pour arriver à ses fins plutôt que de plier par la manière forte celui qui se dresse devant lui. Probablement la raison pour laquelle, la journaliste n'est pas éliminée par Damien. A la place, il préfère jouer avec sa proie entre humiliation et tentation.
Alors que les suppôts de
Satan étaient relativement transparents dans le second film, ils prennent
une grande importance ici. Il n'est pas question d'une poignée de protecteurs
mais bien de milliers (millions ? milliards ?) d'adorateurs du diable
que l'on retrouve dans toutes les couches sociales et tous les âges
(médecins, prêtres, scouts
). Absent des deux premiers films, le combat
entre les forces du bien et du mal prend des allures de complot à grande
échelle surtout que de leur côté quelques prêtres projettent de diverses
manières d'abattre l'Antéchrist. De cette manière, le film est moins
un film d'horreur qu'une sorte de thriller surnaturel. Une approche
différente du personnage de Damien qui nous évite de revoir une fois
de plus la même chose. Ce qui pourrait paraître de prime abord décevant
alors qu'il s'agissait du meilleur moyen de faire avancer le débat qui
se clôt par la même occasion à la fin du film.
Traité avec un peu moins de soin que LA MALEDICTION, ce DVD est dans la moyenne de ce que l'on peut voir actuellement. Que dire de plus ? Surtout si comme moi, vos dernières visions du film s'étaient faites grâce au Laserdisc américain avec une image excessivement sombre, des défauts de pellicule incessants et une image granuleuse comme ce n'est pas permis. Tous ces problèmes ont disparu avec cette édition DVD et même si l'on n'atteint pas la perfection, la qualité est plus qu'acceptable !
On retrouve les trois bandes-annonces déjà présentes sur le disque de DAMIEN : LA MALEDICTION 2. Rien de bien neuf en dehors du commentaire audio du réalisateur. Ce dernier étant peu inspiré, on a parfois l'impression qu'il est absent devant des interventions peu passionnantes quand il y en a. Vous n'échapperez pas à nombre de longs moment où le réalisateur n'ouvrira pas la bouche. Tout à chacun pourra se faire une idée puisqu'un sous-titrage français est présent sur ce commentaire à condition que votre lecteur soit bien configuré. En effet, il n'est pas possible de changer les langues et sous-titrage à la volée et les sous-titres du commentaire audio sont affichés seulement si la langue par défaut du lecteur est le français.
En France, le
DVD de LA MALEDICTION FINALE ne sera, pour le moment, disponible
que par l'entremise d'un coffret regroupant les trois premiers films.
Aux Etats-Unis, le même coffret contenait en prime le quatrième volet.
En quelque sorte un bonus pour les acheteurs de la boîte puisque les
trois premiers films sont disponibles séparément. Il est probable qu'en
France, tout comme en Europe, ajouter un quatrième DVD n'apportait rien
à l'attrait du coffret qui permet déjà d'obtenir deux films en plus.
Vous me suivez ? Au delà de la qualité du quatrième opus tout comme
le fait qu'il ne suit pas les pérégrinations de Damien, il est dommage
que ce coffret DVD ne prenne pas le statut de version définitive sur
le sujet qu'il aurait pu avoir.